samedi 29 août 2015

Atelier d'écriture du 13/04/2015 - 2ème partie

Animé par : Greg

Imaginez un être surnaturel. Ce peut être un monstre, une divinité, un super-héros issu de la littérature, du cinéma ou de votre imaginaire (par exemple la créature du docteur Frankenstein, Dark Vador, votre peluche d'enfance, etc.)
Écrivez son journal intime, sur une journée ou plus …
***
Le soleil entre par le soupirail. Il est plus de six heures. Dans quelques heures, tout sera brouillé. Je me sens ivre d'une puissance incontrôlable. Mes chaînes traînent sur le sol en tintant de manière sinistre. Assis devant une petite table, dans cette cave humide, j'essaie de mettre un peu d'ordre dans ma pauvre tête. En moi se combattent deux êtres dont les forces sont égales. Mais certains soirs, l'ombre envahit mon esprit et l'instinct de prédation est trop fort. J'ai donc demandé à mon âme-sœur, ma bien-aimée, de m'enfermer ici les soirs de pleine lune. Ô mon adorée, que de tourments je t'inflige, que de larmes doivent couler sur tes joues ces soirs-là, en m'entendant hurler à la mort, tentant de me défaire de ces chaînes qui m'entaillent la chair. Mes premières transformations ont donné lieu à de véritables courses effrénées à travers la ville, à la recherche de proies. Je rentrais couvert de sang et je n'ai jamais su s'il s'agissait de sang humain ou d'animaux. Le lendemain, je consultais en tremblant les journaux, à la recherche d'articles mentionnant la découverte de corps mutilés. Mais rien dans les unes ni les faits divers n'indiquaient qu'une bête avait égorgé de pauvres gens...
Mais je n'ai pas voulu prendre de risques et ce sous-sol et ces chaînes sont tout ce qui protège le monde extérieur du monstre qui est en moi.
21H00. J'ai dormi longtemps. La lune est là, indéfectible compagne, fidèle au rendez-vous. Une obscurité infecte pénètre dans mon crâne.
Les chaînes vont-elles tenir ? Il faudra que je fasse renforcer la porte et le soupirail...

Note de la rédaction : cette partie du texte est illisible et le papier est déchiré.
Greg.

***
Lundi 06/04/2015
Fin de l'hiver. Il va commencer à faire moins froid. Je vais quitter le recoin dans lequel je me suis installé depuis les premières gelées. J'y étais bien, mais si j'y reste trop longtemps, je vais me scléroser. Déjà que je ne suis pas bien gros...

Mardi 07/04/2015
Plein d'enthousiasme ce matin, je me rue hors de mon trou. Et merde !!! J'ai oublié que mes poils, eux, n'ont pas dormi et qu'ils ont bien poussé ! Me voilà coincé, tout emmêlé, emberlificoté... Dégoûté !

Mercredi 08/04/2015
Passé la journée à appeler à l'aide...

Jeudi 09/04/2015
Mes cris ont été entendus. Une petite fille, pas du tout effrayée par mes longs poils et ma tête... inhabituelle, a bien voulu sortir ses ciseaux à bouts ronds de sa trousse d'écolière bien sage, et m'a délivré. Çà a pris un peu de temps, car elle a fait très attention de ne pas me blesser.
J'ai passé la fin de la journée à me pomponner : fallait réparer les dégâts causés à mon pelage par la séquence sauvetage.

Vendredi 10/04/2015
Première sortie. J'ai fait quelques courses, incognito. Ma petite taille m'aide vraiment !
Puis une visite à l'ami qui créchait cet hiver dans un autre recoin pas loin du mien. Nous passons la soirée ensemble, et comme on a bien arrosé nos retrouvailles printanières, je reste dormir chez lui.

Samedi 11/04/2015
Au moment où j'allais quitter mon pote, voilà sa famille stéphanoise qui débarque. Trop sympas tous ! « T'es tout seul ? qu'ils disent, passe la journée avec nous ! ». Ils racontent leur hiver. Je repère une petite cousine aux crocs luisants et affûtes, à la fourrure verte et soyeuse... Nous discutons jusque tard dans la nuit. Elle me raconte les endroits qu'elle fréquente à « Sainté », comme elle dit. Je lui raconte ma vie de monstre solitaire. Au petit matin, je rentre chez moi.

Dimanche 12/04/2015
Je n'ai fait que penser à elle ! Je veux la revoir !

Lundi 13/04/2015
J'ai fait le voyage jusqu'à Saint-Étienne. Je ne sais pas où la trouver... Châteaucreux, Geoffroy Guichard, musée de la mine, Centre Deux, rue Désiré Claude... Tiens, il y a là 16 gus qui grattent furieusement du papier.
Dites, vous n'auriez pas vu ma bien-aimée ?
Laurence.

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