lundi 29 août 2016

Atelier d'écriture du 22/08/2016


1) Écrire une carte postale par un personnage célèbre vivant ou mort, réel ou fictif en 8 à 10 lignes. Il est en vacances et écrit à quelqu'un. Les autres doivent pouvoir deviner, en fonction des indices semés ici et là, qui est l'auteur et qui est le destinataire de cette carte postale.

2) Écrire un texte à partir des mots trouvés sans utiliser le mot de la couleur tout en faisant deviner la couleur choisie
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1) Très cher ami, je pense à vous si loin de moi et si occupé par les missions pour lesquelles vous avez été élu à la tête du pays. Comme à l'accoutumé, avant de m'endormir et en écrivant ces quelques lignes, je suis dans le plus appareil, ne portant bien sûr, sur moi, que mon parfum préféré : Chanel n°5. Je vous envoie ces quelques mèches de cheveux que j'ai coupé pour vous sous ce soleil radieux des tropiques. Le tournage du film se passe bien mais tu me manques terriblement. 

Popoupidou 
PS : je serai de retour pour ton anniversaire et te chanter Happy Birthday Mister Président. 
God Bless America.
Virginie.

2) Je suis partie me mettre au loin dans une cabane perdue au fin fond de la forêt, du jour au lendemain. J'en avais assez de ce système, de cette société de consommation. 
Je suis partie m'isoler, loin des voitures, du stress et de la pollution. 
Je suis partie pour cultiver mon jardin. C'est la recette du bonheur, n'est-ce pas mon cher Candide ? Ici poussent pêle-mêle haricots, petit-pois, persil et basilic. 
Je suis partie vivre autrement, plus simplement, en quête d'une sobriété heureuse. Qu'en dis-tu mon Pierrot ? 
Je suis partie sur un coup de sang. Une folie, certains diront ! Fini les bijoux garnis d'or et d'émeraude, fini les grands appartements et les matchs de l'ASSE. Je ne suis plus la politique et j'ai rendu mon badge aux écolos. Je ne ressens plus de colère, ni de rage au milieu des arbres et des prairies fleuries. 
Je suis partie un jeudi. C'est drôle, désormais, le nom des jours de la semaine n'a plus la moindre importance. Peu importe le jour, le mois, l'année. Quelle que soit l'heure... Je vis au jour le jour. Cette expression latine apprise à l'école prend ici tout son sens : Carpe Diem. Je cueille le jour comme je récolte mes légumes. Je sème à tous vents. Je jardine, je chante et je respire à plein poumons ce nouveau souffle de vie. Édith Piaf Chantait : la vie en rose. Pour moi, ce sera plutôt la vie au ...mais vous avez deviné ma couleur non ?

Virginie.
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1) Ma très chère Jo,
J'ai passé un bel hiver à la campagne. Les Autrichiens sont sympa. On a joué à la bataille. Le temps était d'abord au brouillard et puis, quand ça s'est dégagé, je suis allé faire un tour sur le plateau. Il faisait un superbe soleil. Je leur ai mis la pâtée, comme d'habitude. Je me sens un peu fatigué. Dans quelque temps, j'irai peut-être faire une retraite en Russie, en espérant que les Allemands me laissent tranquille.
PS: J'ai déchiré la poche intérieure de mon veston et je suis obligé de retenir mon portefeuille avec la main pour l'empêcher de glisser.
A bientôt,
Ton petit caporal.


2) Je suis passé au feu tricolore. Ça avait la couleur d'une pierre précieuse. J'ai foncé. Elle va être en colère, couleur printemps, si j'arrive en retard. Ça me fait penser à ma plante sur le balcon. Tant pis. J'ai pas la main chlorophylle, de toute façon. J'arrive. On boit l'apéro, un vin trop jeune, pour fêter nos années couleur pelouse. Elle me parle des vacances. Elle a envie de se mettre dans un endroit qui n'est pas fané, où l'herbe est tendre. Je lui réponds que oui, pour rester alerte, je veux bien mettre un bermuda couleur camouflage et m'allonger sur un transat, manger de la salade, marcher pieds nus dans l'herbe fraîche. Je suis saoul. Je vais m'allonger sur le canapé, la laissant là, devant la bouteille couleur pastèque, dans un coin, à l'ombre des feuilles des arbres qui rafraîchit la peau comme le menthe rafraîchit l'haleine. Je fais une vague sieste. Des rêves gris passent dans ma tête. Je me réveille vaseux comme un nénuphar. Elle est à côté de moi. Elle en écrase, la pauvre. J'ose pas me lever pour me passer de l'eau sur le visage et soigner ma migraine. Putain de vin couleur pomme. J'ai un poireau qui me pousse dans le crâne, on dirait.
Je regarde les restes du repas. Les petits pois, tristes dans les assiettes, me font penser à l'absurdité de la vie, mais aussi à sa beauté, qui en est le corollaire. La vie est belle. Nous sommes beaux, parce que nous sommes absurdes, nous sommes là par hasard, pour admirer l'univers en passant, comme des badauds alléchés par une vitrine.
L'éclat des étoiles doit se refléter dans notre œil pour exister.
Greg.