dimanche 31 janvier 2016

Divers textes d'Antonio

1.
Il est rare, avec une chance sur un nombre infini ou une chance sur des années-lumière, de considérer et de respecter une femme comme un grand livre, un roman ou un grand livre des saintes écritures. Quand nous lisons ces livres en les sondant bien et en approfondissant bien ce qui est écrit, à chaque instant ou chaque jour, nous découvrons de nouvelles bonnes choses et c'est ce que nous devrions faire avec notre conjointe. Cela nous aiderait à éviter les confusions, les infidélités, les divorces, etc.
Il en est ainsi valable aussi pour le contraire, c'est-à-dire les hommes ou les conjoints pour les femmes.

2. le 03.07.2013
Depuis le 25 juin, je commence à avoir un pied sur un nuage. Qu'est-ce que ça va être sur deux pieds ?
Je me sens beaucoup mieux. Dimanche, j'ai participé à une réunion coin de feu. Spécial les premières constructions de temples à l'époque de Moïse avec des diapositives, le monsieur était très sympa, il nous a aussi fait partager son témoignage. Pendant sa jeunesse, il était lieutenant-colonel de la Marine. La réunion m'a beaucoup intéressé

3. mercredi 5 mai 2013
Hier, je suis allé au Remue-Méninges. J'ai assisté à une réunion, c'était le Caféministe, pour moi c'était très intéressant. Ensuite, je suis rentré chez moi avec un sacré rhume des foins, douleur de rage de dent infernale et avec des douleurs d'estomac atroces. Soudain, par miracle, j'ai fumé une Marlboro avec une boisson pomme-kiwi avec des pensées positives, j'étais complètement guéri et en me couchant j'avais l'impression d'être sur un nuage.

4. le 9.01.2013
J'ai très bien commencé l'année 2013.
Je me sens de plus en plus rajeuni, je pense que c'est mon tempérament. Je trouve que les journées se ressemblent toutes, avec l'impression d'avoir déjà vécu. Je ne vois pas la différence entre 2013 et 1920, la vie est de plus en plus formidable. Je ne vois pas la modernisation, ça doit être une qualité que j'ai.
Aujourd'hui, dès que je suis arrivé aux Moyens du Bord, je ne savais pas quoi écrire, c'est par l'inspiration que j'ai écrit ce texte.

mardi 26 janvier 2016

Atelier d'écriture du 25/01/2016 - 18h15


Inducteur collégial pioché dans le dictionnaire : placer les mots suivants dans un texte :

morille / debout / surface / possibilité / exploser / orgiaque / maïserie / coefficient / holocauste / bourrique


***

Ah, la bourrique qui nous a trouvé un inducteur pareil... J'ai l'impression de sécher comme une vieille morille qu'on aurait faite exploser sur la surface d'une ancienne maïserie.

"Reprenons-nous !" me dis-je intérieurement. Oui, nous sommes plusieurs, je dois bien l'avouer. C'est pratique parfois : ça multiplie les possibilités d'inspiration ! Mais là ça me semble un peu moyen, comme si on était plusieurs à sécher. Mais il est vrai que les morilles sortent souvent en bande, c'est connu.

D'ailleurs, on raconte à voix basse leurs folles soirées orgiaques partout dans les sous-bois ! Des soirées où même le mycélium se met debout. Enfin, on raconte, on raconte... Vous savez ce que c'est hein, on raconte mais on ne sait pas, juste des on-dits, des bla-bla dont le coefficient de véridicité est proche du zéro...

Tout ça pour dire en fait que moi, je n'aime pas les morilles, et que je verrais bien un joyeux holocauste pour danser autour du feu !



(+ tous les mots dans l'ordre)

Une morille debout sur la surface des possibilités vient d'exploser au milieu d'une orgiaque soirée qui se tenait au fond de la maïserie. Le coefficient 100 sur l'échelle des improbabilités a été donné à cet holocauste par le club des bourriques.



(+ tous les mots dans l'ordre inverse)

Deux vieilles bourriques regardaient l'holocauste des coefficients que préparait le club des anti-matheux derrière la maïserie. Cette orgiaque réunion a fait exploser la possibilité qu'une surface puisse se tenir debout sur une morille.

Jean-François.
***

Debout sur la surface herbeuse, en face de la maïserie, j'observe l'horizon en quête de morilles. « Je crois que j'en vois », dit mon oncle en me montrant l'orée du bois. « Chouette », me dis-je. Et j'entrevois enfin la possibilité de me faire exploser le bide au cours d'une soirée orgiaque.

Je n'en peux plus de cette balade champêtre, de ces prés en pente et de ces chemins caillouteux. Ça me fait tourner en bourrique, toutes ces virées au grand air, à chercher d'hypothétiques champignons. Moi, ce que je veux, c'est manger, au chaud devant la cheminée, une grande omelette aux champignons. Pour l'instant, j'ai mal partout : le coefficient de dilatation de mes ligaments a atteint ses limites. Quant à mon oncle, lui, il a atteint le sous-bois, mais il n'y a pas plus de morilles que de neurones dans la tête de Miss France

- Merde ! fait mon oncle, j'en avais pourtant trouvé des paniers entiers l'an dernier.

- Alors, j'ai dit, on rentre ?

- Ouais, répond le tonton, la mine basse, en regardant tristement les trois pauvres mousserons dans le fond de son panier. De toute façon il va faire nuit et Huguette va s'inquiéter.

Tante Huguette nous attend sur le pas de la porte. Elle le savait bien, elle, qu'on reviendrait bredouilles.

- C'est le réchauffement climatique, dit-elle avec sa voix fluette.

On rentre se réchauffer. Ça sent la pomme de terre rissolée dans la poêle sur le fourneau. Un poulet fraîchement sacrifié cuit doucement dans le four. La télé silencieuse retransmet les images d'un documentaire sur l'Holocauste.

- Éteins ça, dit l'oncle à la tante. Je vais chercher un litre de rouge à la cave et on va s'en jeter un petit coup en attendant que le repas soit prêt.

Le chien, couché près de la cheminée, gémit doucement dans son sommeil. La vieille horloge émet son cliquetis régulier. Le temps s'écoule plus lentement ici.

Je somnole dans un fauteuil. La soirée s'annonce bien.
Greg.
***
J'allais exploser, je ne savais que faire, j'étais debout, sur une grande surface.
Quand je me décidai à aller ramasser des morilles.
Pas que, quelques champi hallucinogènes ne me feraient pas de mal.
On tenta de m'en empêcher, mais étant une vraie bourrique et ayant décidé de faire une vraie orgiaque, je ne me laissai pas dissuader.
Toujours sous l'emprise des champi, je me dis que mes morilles ne me serviraient à rien, j'allais donc faire un holocauste.
Il y avait plusieurs possibilités.
Cela dépendra du coefficient du moment.
Et si je passais par la maïserie ?
Ah puis, vogue la galère.
Nelly.
*** 


 



mercredi 13 janvier 2016

Atelier d'écriture du 11/01/2016 - 18h15

Animé par : Virginie
Inducteurs : divers proverbes africains.
***
Le bœuf ne se vante pas de sa force devant l'éléphant.
C'est ce que ma mère m'a dit quand je lui ai raconté ma dernière aventure. Enfin, je devrais plutôt dire, mésaventure. 
Tout d'abord, laissez-moi me présenter. Je me prénomme Alexandre. Alexandre Poutkine. Ma mère est française, mais mon père est d'origine russe. Le bœuf ne se vante pas de sa force devant l'éléphant. Je suis guide. Guide dans un musée. J'ai quelques connaissances. Je les cultive par des lectures assidues. Quand on est guide, il faut beaucoup se documenter.
Le conservateur du musée est un homme sûr de lui. De vagues origines italiennes lui donnent une assurance que j'ai toujours enviée. Cela fait quatre ans que je bosse ici. Cela fait quatre ans que je me le farcis. Quatre ans à subir les humiliations, les dénigrements, les "Retournez en Russie, Poutkine", "Da, moi vouloir vodka, toi en vouloir ?" Là-dessus, un rire gras. Toujours, un rire gras.
Ce qui est très dur, c'est de ressortir de ce lieu plus lessivé que si j'étais passé tout entier dans une machine à laver. Je ne sens plus mes forces. Je me dégoûte. La vie est sale et je perds les couleurs pour la recolorer.
"Tu as vieilli" m'a dit l'autre soir mon père inquiet en partageant un verre avec moi.
J'ai ravalé ma fierté. Je suis un garçon secret. J'ai vaguement souri.
Alors, quand le conservateur du musée, Tortellini di Pasta comme je l'appelle, m'a alpagué hier, dans le bureau des guides, j'ai rougi.
-Petit test, Poutine le russe. Est-ce que tu connais bien tes classiques ?
-Mes classiques ?
-Oui. Connais-tu bien la littérature russe ?
J'ai bombé le torse devant Lasagne di Pasta.
-Mieux que vous ne croyez, monsieur. Je connais non seulement toute la littérature russe, mais aussi le russe que je parle couramment, la culture russe, les peintres russes. Je suis incollable.
-L'idiot! qu'il me dit.
-"L'idiot"? Dites donc, faites attention à votre langage, vous !
-Non, "L'idiot", question on ne peut plus simple, c'est de qui ?
-Archi facile.
Je respire avec bonheur. La littérature russe je la connais sur le bout des doigts. Ce livre, il me semble bien qu'il est dans ma table de nuit, c'est vous dire. Je pourrais même retrouver, de tête, comme ça, la couleur de la couverture. Attends, verte ? Avec un peu de prune. Les lettres d'imprimerie en bordeaux. Enfin, toujours est-il que c'est Dostoïevski qui l'a écrit, j'en mettrais ma main à couper. je vois la belle lettre du "D" se détacher. Elle imprègne toute ma cervelle. Un beau grand "D" majuscule, écriture bordeaux. La grande barre verticale, le trait en haut.
L'autre croit me dominer. Il m'examine l'air narquois. C'est qu'il conserve son assurance, le con.
-C'est c'est ... (pourquoi je bégaye ?) c'est Dosto... Non.
Je reste un temps en suspens. Je croise son regard noir d'italien gominé. Son sourire s'élargit. Je fais fausse route, c'est sûr. Je relâche le ventre.
-C'est Tolstoï.
Il éclate de rire, un rire qui part dans les aigus, un rire qui me glace le sang. Je suis figé sur place.
-Oh, l'autre, oh le russe! Tu sais pas la dernière?
Il se tourne vers Sonia, la belle guide que nous convoitons tous. Il se moque de moi devant elle.
-Retourne dans ton pays, le russe! Il faudra que je vérifie si tu fais suffisamment bien ton travail Ça fait peur...
Le soir, je me ronge le sang, dans mon lit. Oui. Je précise, j'habite toujours chez mes parents.
Ma mère éteint la lumière. Je lui ai déjà tout raconté de ma journée mais rien ne peut contenir ma souffrance.
Elle susurre près de mon oreille. Je ne l'ai pas entendu s'approcher:
-L'erreur n'annule pas la valeur de l'effort accompli.
Je souris dans mon sommeil. Cette femme a le chic avec ses foutus proverbes pour vous insuffler des leçons de vie.
Je rallume. J'ouvre "L'idiot" de Dostoïevski.
Catherine.
***
Proverbe : Le temps est une lime qui travaille sans bruit


La pierre devient sable
Et le sable poussière
La poussière s'envole,
Disparaît dans l'Ether.
La montagne s'affaisse
Et les monts s'aplanissent,
Et l'île disparaît
Entre les flots glacés...
La glace devient eau
Et l'eau devient vapeur,
La vapeur disparaît
Et reste alors le rêve.
Le rêve devient feuille,
La feuille tombe à terre
Et terre elle devient
Et disparaît bientôt
En atomes épars,
Mais l'homme voyant ça,
Toujours voulant savoir
Quand doit être la fin,
A inventé le temps !
Et le temps dans tout ça ?
Le temps est une lime
Qui travaille sans bruit...
Jean-François
***
« Quand on a un marteau dans la tête, on voit tous les problèmes sous la forme d'un clou. »
C'est possible, moi je n'en sais rien. En tout cas, on m'a toujours répété que j'étais « marteau », alors si tous les problèmes ont la forme d'un clou, je devrais être en mesure d'en régler la plupart en tapant dessus. Je me suis donc mis à la recherche de problèmes à tête plate, pas trop durs à résoudre.
La porte du grenier était là, qui me regardait du haut de l'escalier. Depuis que j'avais hérité de la maison, je ne l'avais jamais ouverte. Qu'y avait-il derrière ? Mystère. Un mystère est une forme d'énigme, non ? Et une énigme ressemble à un problème à résoudre. Avec mon marteau dans la tête, j'ai donc grimpé une à une les marches grinçantes qui menaient à la mystérieuse gardienne des secrets enfouis de notre famille. J'étais le simple d'esprit de la famille, le laissé pour compte et c'était moi, le dernier survivant de la fratrie, qui allait découvrir tout ce que nos aïeux nous avaient caché. Quelles sombres vérités se dissimulaient-elles sous ces combles ?
Les marches en bois vermoulu grinçaient de plus en plus plaintivement, donnant à cet instant une aura de menace, comme si nos ancêtres s'éveillaient et s'inquiétaient à la perspective de me voir pousser cette porte … qui s'avéra être constituée de chêne massif et solidement verrouillée par un cadenas en laiton. Mon marteau n'allait m'être d'aucune utilité. Après une heure de fouille minutieuse, je trouvai une énorme cisaille. Ça fera l'affaire, me suis-je dit dans ma pauvre caboche de faible d'esprit. Et ça a fait l'affaire. Le cadenas s'est coupé net avec un grand « clac ! »  et est tombé sur les marches. J'ai actionné le loquet. Aucun bruit, pas un grincement, pas un frottement, comme si la porte avait été posée la veille. Qu'allais-je découvrir ? Des certificats de naissance sous X, des insignes nazis, des photos compromettantes, des armes ou tout simplement de vieilles malles en osier remplies d'antiques frusques ? Tout sera révélé dans un instant, mais pas tout de suite car 19h30 viennent de sonner et il me faut refermer cette porte énigmatique. Un problème à la fois, voulez-vous ? J'ai réussi à l'ouvrir, c'est déjà pas si mal, non ?
Greg.
*** 
Vous connaissez l'émission "silence ça pousse" ? Mais si, vous savez cette émission sur le jardinage. Oui, c'est vrai qu'il y en a plusieurs du genre. Bon peut-être pas autant que les émissions sur la cuisine. Bref, je ne vous parle pas de celle avec Nicolas Le Jardinier mais celle avec cet animateur gai qui parle aux végétaux comme s'ils étaient ses enfants, qui les caresse, les cajole, qui leur dit des mots doux, des mots d'amour, des mots de tous les jours. Il chantonne en grattant la terre et nous donne moult conseils pour obtenir un jardin, une terrasse ou un balcon luxuriant en fonction de nos envies et des saisons. Cet animateur-là, donc, pourrait être l'auteur de ce proverbe Touareg : "On entend le fracas des arbres qui tombent mais pas le murmure de la forêt qui pousse". Je me demandais, enfant, et si un arbre s'effondre au milieu de la forêt amazonienne mais qu'il n'y a personne aux alentours : cet arbre fait-il du bruit en tombant ? Ou faut-il qu'il y ait quelqu'un pour entendre ? Comment se fait la propagation du son. Et si seul un animal est spectateur de cette chute comment peut-il rapporter à qui que soit ce qu'il a vu ou entendu ? Le bruit n'existe-t-il qu'à partir du moment où quelqu'un est là pour entendre ? et pour en parler par la suite ? C'est vrai, certains animaux sont dotés d'une ouïe très fine, mais de là à pouvoir communiquer avec les humains pour leur décrire ce qu'ils ont vu ou entendu c'est une autre paire de manches. Il n'y a bien que dans la série télévisée Lassie où ses maîtres comprenaient nombres d'informations dans quelques aboiements avec ce genre de dialogue : "Wouf wouf wouf" "Quoi Lassie, Robert a été pris dans une avalanche sur la face nord de la montagne et il a une jambe cassée c'est pourquoi il ne peut plus bouger! Vite allons lui porter secours!" Bref, moi, dans m vie, mon chat fait miaou et je lui invente des intentions de paroles. Quant à mes plantes et aromates, jusqu'à présent, j'ai beau tendre l'oreille, je n'ai encore rien entendu. Mais j'ai peut-être des plantes muettes qui sait !

Notion et expression avec le mot "porte" :
Ma porte sera toujours ouverte 
Faire du porte à porte 
Prenez la porte = sortez !
porte-fenêtre 
porte-clefs 
porte-monnaie 
porte manteaux 
Pas-de-porte à vendre 
Se prendre une porte 
Journées portes ouvertes 
Trouver porte close 
Mettre la clef sous la porte
Virginie.
***
« Là où le cœur est, les pieds n'hésitent pas à y aller ». Togo.

Mon cœur recherche la pureté, la vérité, le bonheur. Pureté de l'eau dont il S'abreuve.
Vérité, même celle qui n'est pas bonne à entendre.
Car, sait-on jamais, j'irais même jusqu'à dire, à coup sûr, on peut trouver un terrain d'entente. L'élu de mon cœur habite loin, loin, loin.
Pourtant son cœur est relié au mien.
Son cœur me rejoint grâce à ses pieds et mon cœur le rejoint grâce à mes pieds.
Sans hésitation.
Des fois, on se croise, on se loupe de peu.
Aucune autre solution que le destin, nos deux cœurs qui s'appellent, sorte de télépathie.
Nelly.

samedi 2 janvier 2016

Atelier d'écriture du 18/12/2015

Animé par : Virginie

Cartes divinatoires « L'Oracle des Fées ».

***

Carte : « Lâchez prise »

"En renonçant à votre besoin de tout contrôler, vous retrouvez l'énergie nécessaire pour obtenir ce que vous souhaitez"


Un rouge-gorge chantait à tue-tête dans les branchages du magnifique merisier en fleur, au-dessus de moi.

Une nymphe aux longs cheveux blonds s'était fait un nid de mousse et de feuilles dans les plus hautes branches de l'arbre. Elle s'était tressée une couronne des plus belles fleurs et ses ailes de libellules miroitaient dans l'air vif du matin. Assise confortablement sur son siège végétal, elle écoutait avec passion le chant harmonieux de l'oiseau. Parfois, elle hochait la tête et tendait plus attentivement l'oreille comme si elle comprenait les paroles de la chanson que gazouillait l'animal aux plumes écarlates. Les yeux de la nymphe, de la couleur du temps, scintillaient à chaque envolée musicale. Ses mains s'agitaient parfois, comme pour battre la mesure. Au fur et à mesure que le soleil montait, ses cheveux, qui avaient la nuance blonde que prennent les blés en août, reflétaient plus intensément les rayons de l'astre du jour.

Pendant je ne sais combien de temps, il me sembla être plongé dans une sorte de transe où je m'oubliai. Les secondes, les minutes, les heures défilèrent à la vitesse du vent qui faisait osciller les feuilles.

Puis, l'air fraîchit et le ciel devint bleu sombre. Un corbeau se posa près de moi, coassa deux fois et m'observa de son œil vif et délicat.

Je frissonnai. Le vent avait forci et secouait durement les rameaux du merisier devenus obscurs. Je ne distinguai plus la nymphe, le rouge-gorge s'était envolé. La réalité du monde avait repris possession de cet endroit.

J'enroulai autour de mon cou mon écharpe couleur d'automne et m'engageai sur le chemin dont je peinais désormais à distinguer les bords.

J'avais lâché prise un instant et ma mélancolie ne m'en parut que plus belle et désirable.
Greg.
*** 
Carte : "vous avez le pouvoir !".

Angelinette, petite fée gueule d'ange, aux ailes de lumière, avait un grave problème : elle était seule sur son île hormis ouistiti, son copain hamster. Oh, elle n'avait rien à redire à cette île, magnifique, toute bruissante d'herbe verte et de fleurs odorantes, bercée de la chanson du vent qui fait danser les vagues sur le lac.
La vie y était particulièrement paisible, même un peu trop. Pas de méchant à transformer en pierre, pas de gamin facétieux à qui faire pousser une queue de renard pour s'amuser, pas de chat à qui tirer les moustaches pendant sa sieste... euh non, ça, ce n'est pas une bonne idée, vu sa taille !
Au début elle s'amusait bien, lorsqu'elle avait encore la possibilité de découvrir son chez-elle. Elle avait même parfois l'heureuse surprise de rencontrer des papillons ! Mais pffff... de vieux ivrognes qui venaient juste s'en foutre plein la lampe au coeur des fleurs avant de filer à tire-d'aile en titubant !
Longtemps elle avait essayé de s'envoler : des ailes, normalement ça sert à ça. Mais il n'y avait pas d'arbre pour prendre son envol et s'entraîner. Elle s'y était donc faite : elle avait des ailes qui ne servaient à rien ! Enfin si, à faire beau, sauf que tout le monde s'en foutait puisqu'il n'y avait personne pour les voir !
Alors elle pestait, s'ennuyait, flânait, dormait... Et tout ça était fort fatiguant, voire déprimant.
Mais ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'une nécromancienne venait de tirer les cartes pour moi. Et il se trouve, m'a-t-elle affirmé, que j'ai le pouvoir ! Trop cool. Par exemple, j'ai le pouvoir de demander à ma copine l'araignée d'aller lui tricoter un pont suspendu, comme ça vite fait, entre son île et le monde extérieur.
Bon, elle a fait la feignasse, elle a juste tendu un fil. Mais depuis, Angelinette a l'espoir de traverser, quand elle maîtrisera le dur métier de funambule.
Jean-François
*** 
Carte : "Acceptez vos sentiments"

Version sérieuse :  
Soyez honnête envers vous-même. Vous seul(e) savez ce que vous désirez vraiment. Partez à la découverte de votre être intérieur, explorez cette belle entité qui est la vôtre. Devenez votre meilleur(e) ami(e) et soyez bienveillant avec vous-même. Se respecter, se connaitre, permet d'avoir du respect pour les autres et de connaitre l'harmonie. Il est primordial de partir de soi pour ensuite s'ouvrir aux autres. 
Version courte :  
La jeune femme sur l'image est une fée arborant de belles grandes ailes translucides et une longue chevelure blonde bouclée. Si cette description ne vous correspond pas, merci de passer votre chemin ! 
Version jeux de mots :  
Acceptez vos sens qui mentent. Soyez, hô, pas très net en vers, en poésie ou en alexandrins. De toute façon personne ne vous lira et puis d'ailleurs personne ne vous écoute. Vous désiriez être seul(e). Vous voilà exhaussé(e). On ne peut plus rien pour vous. Adieu ! 


Version dialogue chez la cartomancienne :  
-"Acceptez vos sentiments. 
-Ok, je suis très en colère et je crois que vous me prenez pour un con non ? 
-Soyez honnête envers vous-même. 
-Ah, mais Moi je suis honnête Madame. C'est vous qui êtes malhonnête non ? A me raconter toutes ces sornettes, à moi et à des centaines d'individus à qui vous soutirez des sommes d'argent in considérables... 
-Vous seul savez ce que vous désirez vraiment. 
-C'est clair ! Me barrer d'ici et vite ! Allez salut la compagnie !"


Virginie.
 ***