dimanche 20 décembre 2015

Atelier d'écriture du 14/12/2015 - 18h15

Animé par : Greg

Expliquez ou prouvez, par un discours pseudo-scientifique, à l'aide d'un conte, etc les affirmations fantaisistes suivantes (vous pouvez aussi en inventer !) :

Une fois sur 2 le soleil se lève à l'ouest

Le mercredi dure un quart d'heure de plus que les autres jours

Les arcs-en-ciel sont parfois carrés

La terre est plate et repose sur le dos d'une tortue

Certains arbres migrent en hiver.
***
Il était une fois dans un pays fort fort lointain, vivait un peuple reculé : les miniroupouloux. Ces êtres vivaient dans des cabanes juchées en haut des arbres en parfaite harmonie avec les fées, les lutins et autres esprits de la forêt enchantée d'Ygnacio. Ce peuple vénérait toutes les forces de la nature et fêtaient tous les mois, les jours où les arcs-en-ciel étaient carrés. En général, ils profitaient que le mercredi dure 15 minutes de plus que les autres jours pour organiser une cérémonie spéciale pour honorer l'arc-en-ciel carré. Toutes les potions et décoctions étaient les bienvenues pour faire de cette soirée une fête. Le chef du village profitait de ces moments de joie partagée pour raconter les contes et légendes de leurs ancêtres. Tous, petits et grands, écoutaient à grandes oreilles ouvertes, les phénomènes curieux que connurent leurs aïeux : lorsque le soleil s'était mis à se lever une fois sur deux à l'ouest ou bien encore quand la terre fut plate et qu'elle reposa sur le dos d'une tortue. Ces soirs-là, l'alcool coulait à flot, la musique résonnait dans les bois et parfois certains arbres migraient en hiver. La transe collective permettait à chacun de se lâcher et d'imaginer différents futurs possibles pour leur peuple en voie d'extinction faute de femelles en âge de procréer. Une malédiction frappait effectivement cette tribu. Les femmes n'arrivaient plus à mener leur gestation à terme. Les rares fois où elles mettaient bas, elles donnaient naissance à des êtres de sexe masculin. Les miniripouloux s'inquiétaient et interrogeaient les astres pour trouver une solution à leur dilemme. Ils envoyèrent une équipée fantastique à la conquête de territoires et surtout de femmes d'autres contrées pour répondre au renouvellement des générations. Mais en vain ...hélas. Ils n'étaient plus qu'une vingtaine d'individus vieillissants qui aimaient se raconter des histoires au coin du feu, guitare à la main, le barbe toujours prêt à entonner ces meilleurs chants, alcool à gogo du meilleur sommelier de la région, psychotropes en action. Ils profitaient encore et toujours de ces moments de fête, et de ces derniers instants qui leur restaient à vivre ensemble.

Hey non, ce conte ne se termine pas par "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" car c'est lassant comme fin, vous ne trouvez pas ?
Virginie
***

"Une fois sur deux le soleil se lève à l'ouest"

 Depuis la nuit des temps, les hommes imaginent que le soleil, chaque jour, se lève à l'est. Quelle erreur ! En réalité, cela ne se produit qu'un jour sur deux.
 En effet, comme chacun sait, la terre est traversée de part en part par son axe, qu'on désigne en général par le nom d'axe de rotation. Pas la peine d'aller au pôle, qu'il soit nord ou sud, pour vous en servir de barre de pole dance, ce n'est qu'un axe virtuel. Qui n'existe pas, quoi.
 Or donc, cet axe est, comme chacun sait, accroché à l'étoile polaire, elle-même tenue par une ourse. Une petite ourse, histoire de situer la chose. Et comme c'est une petite ourse, elle joue. Entre autre à donner de grands coups dans cet axe, parce que pour elle il n'est pas virtuel, allez savoir pourquoi... Donc la terre a deux axes de rotation, sauf que le second, on ne le sent pas. Parce qu'il est virtuel aussi. Donc une fois sur deux la terre tourne à l'envers, dans un référentiel solaire bien entendu.
 Alors, normalement, ça devrait se voir... Mais en fait, ce qu'on ne sait pas (mais que je vais vous apprendre), c'est que la terre tourne une fois dans un sens, une fois dans l'autre. C'est dû à son noyau qui est si dense que sa surface se déforme à la manière d'un ressort qui se tend dans un sens et revient, oscillant avec une période quasiment immuable d'une journée terrestre. Ce qui nous va vraiment bien, Dieu a super bien fait les choses ! Ce d'autant plus que c'est la période de jeu de la petite ourse, bien que la grande lui ait souvent dit d'arrêter.
 Par conséquent, si vous avez suivi, la rotation donnée par la petite ourse inverse celle de la terre dans le référentiel solaire, elle-même inversée par l'effet ressort du noyau. Donc nous autre terriens n'y voyons que du feu, car les deux effets s'annulent !
 Et pourtant, une fois sur deux, l'axe de la terre étant inversé, le soleil se lève à l'ouest !
CQFD.
Jean-François
***
Qui n'a jamais vu bouger des platanes le long des routes ?
S'ils se déplacent, ce n'est pas uniquement un effet d'optique provoqué par le déplacement de votre véhicule, bien sûr que non !
Une étude du docteur Théodore Arbrisseau, Diplômé en arbrologie de l'Université du Canada, a démontré qu'à chaque solstice d'hiver, les platanes de nos contrées se déplaçaient vers le sud d'une dizaine de centimètres et qu'à ce rythme, dans quelques années, ils auraient rejoint leurs congénères de la forêt équatoriale, bien plus touffus et bien plus nombreux et qu'ils pourraient les saluer d'un « Salut, vieille branche ! ».
Cependant, depuis le réchauffement climatique, une autre étude, réalisée par le professeur Aristide Dutronc, confrère du précédent, (mais rien à voir avec le chanteur), a également démontré que certaines essences, par exemple, les palmiers, se déplaçaient régulièrement vers le nord, où ils vont s'insérer dans la forêt nordique où les grands sapins grelottent (d'où l'expression : « Tu vas voir de quel bois je me chauffe »).
Tirant les conséquences de ces recherches scientifiques de haute volée, l'arbrophile Bernard Bourgeon, ancien pépiniériste repenti, a fondé, il y a quelques années, le MLAAP (Mouvement de Libération des Arbres, Arbustes et Autres Plantes) pour permettre à tous les végétaux de se mouvoir librement sur notre territoire.
Une horde de bons samaritains a donc déferlé sur nos parcs, parkings et autres routes nationales pour retirer toutes les barrières et grillages susceptibles d'enrayer cette migration formidable bien que très lente.
Depuis quelques mois, le mouvement s'est accéléré et s'avère même dangereux : on constate une recrudescence des cas de pauvres automobilistes n'ayant pas pu éviter les platanes traversant les routes. Certaines plantes se sont perdues sur des balcons, on a même découvert certains sapins en haut de montagnes qui semblaient inaccessibles.
Des brigades de bûcherons ont été mises sur pied pour tenter de les arrêter. Ce fut une boucherie, enfin plutôt une scierie. On a même tenté de monter des palissades en planches pour les effrayer, mais rien n'y fait. Cette évolution semble inéluctable. Les arbres nous quittent, ils en ont marre du béton, du bitume, des clôtures, de la ferraille. Si la force n'y fait rien, essayons donc de les retenir par la douceur. Un peu de terre fraîche, un air plus transparent, c'est tout de même pas la mer à boire.
Un arbre, c'est pourtant pas exigeant. Il suffit de le planter et il s'occupe du reste.
Allez, un petit effort, adoptez un arbre et expliquez-lui qu'on a besoin de sa verdure, de sa fraîcheur, de son tronc rugueux, de son ombre, de ses fruits parfois …
Faisons en sorte qu'ils prennent racine chez nous et ne nous abandonnent pas.
Greg.
***


dimanche 13 décembre 2015

Atelier d'écriture du 07/12/2015 - 18h15

Animé par : Nicole H.


À partir de deux moitiés du même poème, Clair de Lune de Victor Hugo, écrire le début et/ou la suite de chacun des vers.


***
Compléter la moitié droite :

Le Clair de Lune

Il pleuvait sur les flots.
La fenêtre, ouverte à la brise,
Permet de voir un voilier qui se brise
Et l'écume qui érode les noirs îlots.

Son pied frappe les sourds échos.
Qui est ce Turc qui vient des eaux du Cos
Et qui actionne la rame tartare ?

Les mouettes rieuses plongent tour à tour,
Voient-elles les gouttes qui tombent en perles sur leur aile ?
Un oiseau sinistre siffle d'une voix grêle,
Veut-il effrayer les moineaux de la tour ?

Que se passe-t-il près du sérail des femmes ?
J'avance, par la vague bercé,
Hypnotisé par le bruit cadencé
Que le bateleur fait sur l'onde avec des rames.

Il est des endroits où partent des sanglots,
Ils sont rassemblés par un berger qui les promène
Et les façonne comme un entrelacs, comme une forme humaine

Qui, parfois, paisiblement, apparaît sur les flots.

Compléter la moitié gauche :

Clair-obscur

La lune était sereine et jouait sur les arbres.
La fenêtre, enfin libre, est ouverte sur les ténèbres.
La Sultane regarde et la mer,
Là-bas, d'un flot d'argent, berce les galères.

De ses doigts en vibrant, s'égrène un air.
Elle écoute... Un bruit sourd émerge des airs.
Est-ce un lourd vaisseau turquoise
Battant l'archipel grec de ses rames couleur d'ardoise ?

Sont-ce des cormorans qui plongent alentour
Et coupent l'eau, qui roule tout autour ?
Est-ce un djinn qui là-haut s'irrite
Et jette dans la mer les créneaux de la guérite ?

Qui trouble ainsi les flots par sa présence ?
Ni le noir cormoran, sur la falaise,
Ni les pierres du mur, ni la lanterne de braise
Du lourd vaisseau rampant dans la lunaire évanescence.

Ce sont des sacs pesants, d'or remplis.
On verrait, en sondant la mer qui les malmène,
Se mouvoir dans leurs flancs comme une forme humaine
La lune était sereine et jouait sur les taillis.
Greg.
***
Texte 1

Mon bateau voguait sur les flots
La voile ouverte à la brise
Le vent léger qui se brise
S'éloigne et brode les noirs îlots

Alors Louis échappe la guitare
Rattrape et frappe les sourds échos
Et Marc qui vient des eaux de Cos
Évoque à pleine voix la rame tartare

Les oiseaux plongent tour à tour
De plumes en perles sur leurs ailes
Un bec siffle d'une voix grêle
Pour tous les moineaux de la tour

C'est ainsi qu'auprès du sérail des femmes
Choyé, lové d'une vague bercé
Lentement soumis d'un bruit cadencé
Voguant sur l'onde avec des rames

Le coin de l'œil où partent des sanglots
Scruter de trucs comme forme humaine
Ainsi mon bateau voguait sur les flots.

Texte 2

La lune était sereine et jouait avec le soleil
La fenêtre enfin libre est ouverte sur la mer
La sultane regarde, et la méduse s'émerveille
Là-bas, d'un flot d'argent brusquement un goût amer

De ses doigts en vibrant s'élance mon étoile
Elle écoute un bruit sourd qui brille et scintille
Est-ce un lourd vaisseau turc qui hisse les voiles
Battant l'archipel grec de sa barque en brindilles

Sont-ce des cormorans qui regardent au lointain
Et coupent l'eau qui roule s'écoule et s'entrelace ?
Est-ce un djinn qui là-haut s'assied et mange son pain
Et jette dans la mer les créatures de grimace ?

Qui trouble ainsi les flots parmi les écumes
Ni le noir cormoran, sur la vague échouée
Ni les pierres du mur, ni le sens de nos plumes
Du lourd vaisseau rampant de nos âmes condamnées

Ce sont des sacs pesants dans un sens trop chargés
On verrait en sondant la mer se retirer
Se mouvoir dans les flancs avec le cœur serré
La lune était sereine et jouait à nous éclairer.
Virginie
***




vendredi 11 décembre 2015

Atelier d'écriture du 07/12/2015 - 16h15

Animé par : Philippe
Inducteur : Choisissez une chanson que vous connaissez bien et inventez d'autres paroles.

***
"Marcelle", Boby Lapointe.

L'autre soir au bar, la gueule de trav' et le teint bien bien blanc,
j'avise une biche, démarche boitante, et le pas titubant.
J'me suis dit voilà ma chance,
je vais repeupler la France,
mais j'ai pensé en l'appelant
"J'vais m'casser les dents !"
Jacqueline,
t'as pas l'air angevine,
tu t'déhanches et tu t'débines.
Jacqueline,
en plus tu couines
et t'es pas fine.
Heureusement t'as des rondeurs
tout autour du cœur !
Poum ! Poum !
Je traînerai la greluche jusqu'à mon pageot
et je lui dirai des trucs avec plein plein d'mots.
Pourquoi faire la sourde oreille,
ne veux-tu pas mon oseille ?!
Allez ouvre-moi ton cœur
ou sinon je pleure !

Jacqueline,
tu n'as pas bonne mine,
reprend donc de la bibine !
Jacqueline,
ouvre tes mirettes
et vois la Bête !
Si tu m'laisses partir à c't'heure
j'irai voir ailleurs !
Poum ! Poum !
Silver.
***

mardi 24 novembre 2015

Atelier d'écriture du 09/11/2015 - 16h15

Animé par : Philippe.
Écrire des textes sans utiliser une lettre au choix.
Écrire des haïkus.
***
Texte sans i (la disparition) – (la dsparton)

L'été sombre et glamour dansent dans les champs ramassant les blés en passages.

Un enfant perdu sans parent se trouva dans le champ et pleur de toute force demandant l’os-cour aux passants. Les gents passent sans remarquant ou se montrant non vu et entendu. Seulement une femme le remarqua et le tend le bâton pour échapper être seul.
Gaiane.
***
Haïku :

Par temps allégé
fleur se pose sur mon nez
chatouille mes idées.

(“e” de chatouille “aspiré” pour rentrer dans les 5 pieds!!)
Noémie.
***
La nuit s'insinue,
Le soleil vit quand même
et l'homme aussi.
Le sage bien assit,
Le printemps vient tranquillement
et l'herbe pousse seule.
Silver.
***

lundi 23 novembre 2015

Atelier d'écriture du 23/11/2015 - 18h15

Animé par : Michelle D.
Sujet : Une panne est survenue dans le fonctionnement de l'un des équipements de votre logis et vous devez faire appel à un artisan : vous avez vécu ou bien vous vivrez, soyez-en certain (s ou es) cette « aventure » que je vous demande de bien vouloir nous narrer…
***
Lundi 23 novembre, 18h27, c’est le blanc, comme ma feuille, si on oubliait les carreaux. S’il eut existé un seul instant un monde parallèle, j’aurais pu appeler le Docteur Bombay, fidèle à Samantha, la sorcière de Bewitched (Ma sorcière bien-aimée).
– Docteur Bombay, je subis une panne ! Non pas de lumière, d’ascenseur, mais de mon cerveau.
En l’espace d’une demi-seconde, il serait apparu, un collier hawaïen autour du cou, un ukulélé à la main. Il se serait plaint d’avoir été dérangé alors qu’il allait séduire un hawaïen, mais qu’importe, il doit faire son métier.
– Je ne peux pas soigner ça, ma chère, je dois jouer de la musique à une divine créature exotique.
– Pas de ça avec moi, la seule et unique chose qu’un docteur ne peut soigner, vous le savez aussi bien que moi, c’est son écriture ! J’ai besoin de vous, quand la grande aiguille atteindra le neuf, il sera trop tard.
– Un œuf ? Pourquoi voulez-vous un œuf ? Vous voulez mélanger le jaune avec le blanc de la feuille ?
Venant d’une très vieille série, forcément, le Docteur Bombay commencerait à se faire vieux et sourd, et non pas vieux et fou, car cela, il l’était déjà !
– Le neuf de l’horloge, quand il sera dix-huit heures quarante-cinq.
– Le temps me manque, Madame, puisqu’on vous parle de panne dans le fonctionnement d’équipements du logis, utilisez des images : le logis est ce monde, l’équipement sont les humains, le fonctionnement réside dans leur cerveau, et pour le dysfonctionnement, je vous laisse réfléchir au vendredi 13 novembre 2015.
Et il disparaîtrait, comme il serait venu, en un instant.
Il me restait cinq minutes… Je sortis de ce rêve et me réveillai chez moi, la télévision éteinte, et qui refusait de s’allumer. Devrais-je faire appel à un réparateur, réel cette fois ? Bien sûr que non, quand on voit l’influence de la télévision sur la peur des citoyens, le cerveau des jeunes demoiselles devant NRJ 12, ou encore des rêves mêlant des personnages de série télévisée et une activité bimensuelle…
CHARPIOT Cathie
***
En plongeant les yeux sous mon évier, j'ai constaté la présence d'une humidité insolite qui m'alerta. J'ai en effet une conscience aiguë de l'importance de ce fluide, l'eau, qui est la vie même et je ne souhaite pas la voir se transformer en une moisissure nauséabonde au fond de mon placard…
Je me précipitai donc sur le téléphone pour faire appel à un "homme de l'art".
– ben ! ma p'tite dame, je pourrai passer dans l'après-midi.
– hélas, je ne serai disponible qu'après 18h, car je suis au bureau.
(vous ne saviez pas que les artisans ont une certitude profondément ancrée de la disponibilité des femmes à tout moment de la journée…).
– bon, dit-il, j'passerai voir à 18h30 si je peux.
Le voilà donc à l'heure dite qui passe la tête sous mon évier.
– Ben, y'a une fuite !
Jusque-là nous étions d'accord, c'était même pour cette raison que je l'avais contacté…
– Ouais, c'est sûrement le réducteur de pression qu'a lâché, y'm'parait plutôt usagé…
– Vous croyez ? et combien ça coûte, dis-je déjà frémissante d'angoisse à l'idée du montant probable de la facture…
– Bof ! dans les 80 € HT plus la pose…
– Êtes-vous sûr ? vraiment, c'est ça ?
– Bon, j'ai pas l'temps ce soir de vérifier, j'vais y mettre un carton d'sous pour voir où qu'est la fuite…
Rassérénée, je commence à reprendre espoir mais, en y réfléchissant, sa suggestion me parut incongrue. En effet, par de subtils agencements peut-être nécessaires (voire ?) le tuyau fait un coude et repasse dessous celui du haut alors si la fuite est située dans le tuyau du dessus, l'eau tombera fatalement sur le tuyau du dessous et on aura aucune certitude de l'endroit de la fuite…
Il met son carton puis s'en va ! (chance il ne m'a pas facturé son déplacement sûr de sa capacité à m'abuser, les femmes n'y connaissent rien, c'est bien connu).
Alors, rebelle, me voilà plongée sous l'évier avec mon attirail de démontage : je coupe l'arrivée d'eau et dévisse le boulon de sortie du réducteur de pression, j'y place un joint et revisse le tout puis fais suivre l'opération d'un sérieux assèchement.
Le lendemain, plus aucune humidité et le réducteur de pression assure sa fonction dans les meilleures conditions.
J'ai donc réalisé l'économie des 80 € HT
plus la pose,
plus le déplacement,
plus la TVA,
plus le bout de tuyau qu'immanquablement il aurait fallu mettre en place…
plus…
plus…
plus…

Michelle D.
***
Je vous appelle car la panne est grave et même si je suis brave
Je ne peux pas faire face seul au problème qui entrave
Mon avancée dans la vie de tous les jours, me joue des tours
Ma caboche, tout cloche comme dans un mauvais calembour
Je monte dans le bus pour prendre ma caisse, mes pièces
Je les jette dans mon évier pour régler EDF, j’agresse
Mes amis, quelle erreur, c’est des judokas
Deux semaines que je déconne j’ai les deux bras dans le plâtre…
Rien que pour vous joindre, le calvaire !
Fallait faire le lien, mais sans logique
Ça revient
A torturer un chien puis clamer à la terre entière
Qu’on œuvre pour son bien, panique !
Car j’y pense… Et que ça ne me parait pas fou
Quelle chance que ma femme ai songé à vous !
Jerry.
***
Le reniflard de ma bouillandière est décédé d'un coup.
J'avais acheté ce bidule au Paradis des Belles Choses sur Astéroïde B-612, alors que j'étais encore fiancé à Tarentula, une belle vénusienne à la peau turquoise, qui m'a quitté un matin d'avril pour un céphalopode milliardaire.
C'était un objet sentimental qui me rappelait combien il fallait se méfier des vénusiennes.
Au lieu de l'amener à la déchetterie du Trou Noir Galactique, j'ai donc décidé de faire appel à un bidouilleur de l'espace.
Trois mille secondes plus tard, est donc arrivé à mon domicile, sur Hélios 3, un androïde de fabrication coréenne à vision nocturne qui m'a cliqueté des salutations en agitant ses antennes WiFi.
« C'est par ici, je lui ai dit.
Et je l'ai guidé dans la petite pièce sombre ou gazouillait ma bouillandière.
« C'est certainement le reniflard, je lui ai déclaré.
L'autre m'a regardé avec ses yeux de smartphone et a répondu :
« Vous avez vérifié la connexion au Blump ?
« Chais pas faire, moi ! Ouvrez-lui le ventre à c't'engin, dites-moi ce que c'est et réparez-le. Y a un match de CometBall, ce soir, j'aimerais pas le louper !
L'androïde a raccordé sa prise USB pour le diagnostic et ça s'est allumé de toutes les couleurs, fallait voir ça !
Je l'ai regardé un moment faire ses nettoyages avec des antivirus et je suis allé m'enfiler une bonne rasade de bière de Mars (la planète, bien sûr).
Je lui en ai proposé mais il m'a répondu qu'il ne se nourrissait que d'électricité nucléaire, alors je l'ai laissé dans son coin.
Deux éclipses plus tard, il y a eu comme un bruit de cornemuse et le reniflard de la machine est parti en sifflant par la fenêtre.
« Merde, j'ai dit.
L'androïde coréen fumait comme c'était pas possible, son port USB grésillait et pas moyen de le redémarrer.
Alors, quoi ? Appeler un bidouilleur de bidouilleur ?
Bah ! J'ai tout jeté dans le vide-ordures à plasma et je suis allé faire un tour au quasar du coin avec mon bouledogue virtuel pour me changer les idées.
Greg.
***
Aujourd'hui tout part en vrille. Déjà, mon réveil n'a pas sonné ce matin. Non, je n'avais pas oublié de le mettre en marche hier soir, c'est juste qu'il y a eu une coupure d'électricité dans la nuit. Depuis, mon réveil clignote une heure improbable pour moi : 3h26, alors qu'il est déjà 8h du matin. Bon, je suis d'ors et déjà en retard pour aller au travail alors autant prendre mon temps. En retard pour en retard, de toute façon on retiendra que j'étais en retard, que ce soit de 20 minutes ou d'une heure alors... Je décide donc de me faire un superbe déjeuner en mode brunch avec omelette, bacon, café noir, toasts grillés et yaourt aux fruits. Mais, en arrivant à la cuisine, horreur, malheur, le congélateur dégouline sur le sol. Un filet marron ruisselle le long du frigidaire. Je ne sais pas combien de temps a duré la coupure électrique mais suffisamment pour décongeler toutes mes denrées. Beurk ! Ça ne sent vraiment pas bon. Ça me dégoûte en fait ! Adieu brunch et bonjour vomis ! J'aère en grand. Bon, ça commence mal ce matin ! Je file sous la douche. Mais là encore, je suis stoppée dans mon élan. Spectacle édifiant dans ma salle de bains, elle est inondée. En effet, ma lessive s'est entièrement essorée dans la pièce et c'est une vraie piscine. Vite, je cours chercher serviettes et serpillières, histoire d'éponger un peu toute cette eau stagnante. Oh, là là, ça me met en rogne. J'entends déjà les remarques désobligeantes : "Quelle idée de lancer sa machine en pleine nuit !"..Ben pour pouvoir l'étendre le lendemain matin pardi ! J'éponge, j'éponge, j'éponge, je souffle et je soupire...J'entends sonner. A cette heure-ci ? Qui cela peut-il bien être ? Je ne suis pas chez moi à cette heure-ci habituellement. J'ouvre. Merde ! C'est le voisin du dessous qui m'avait déjà soûlé pendant des mois parce qu'il entendait mes radiateurs claquer et que ça l'empêchait de dormir. Il est rouge de colère. Il me houspille dessus. Ça goutte chez lui, le plafond est fissuré. Il venait de faire des travaux et de mettre son appartement en vente. Cette fuite d'eau tombe vraiment mal. Je suis, selon lui, irresponsable et je passe les noms d'oiseaux ! Hey ho ! Tout doux bijou ! 1/ Je suis mal réveillée, 2/ Je n'ai même pas eu le temps de prendre mon petit déjeuner, même pas douchée, rien. 3/ Au travail, si j'y arrive un jour, je vais encore me faire appeler Léontine pour arriver à une heure si tardive. 4/ Un peu de respect voyons et de calme s'il vous plaît ! 5/ Parce qu'il croit que ça me fait plaisir, à moi, de voir mon appartement inondé ainsi de bon matin ! Non, mais je rêve là ! Qu'est-ce que je pense faire ? Me demande-t-il soudain. 1/ Finir de nettoyer chez moi 2/ Appeler un plombier 3/ Étendre mon linge : elle s'est quand même faites cette lessive alors … 4/ Prévenir le boulot de mon absence. 5/ et seulement en 5/ Faire un putain de constat avec mon emmerdeur de voisin ? Ça y est là, moi, je suis hyper énervée ! Il y a des matins comme celui-là, il faudrait mieux ne jamais se lever !

Virginie
*** 
Dimanche matin. D'habitude, c'est bien le dimanche matin. Pas vraiment pressé, ou juste ce qu'il faut pour aller chercher les croissants avant qu'il n'y en ait plus. Très important les croissants, sinon le dimanche, il est triste. Et je n'aime pas les dimanches tristes !
Alors donc je m'étais levé pile-poil à l'heure pour piquer les derniers croissants en laissant dépitée la personne juste derrière moi, et me voici fin prêt pour attaquer le pti dej' ! Horreur ! Le four était en rade... Et je n'aime les croissants que s'ils sont chauds sortis du four.

Appeler un artisan en cata un dimanche matin pour 3 viennoiseries, il allait se foutre de ma gueule et m'allumer copieusement d'une addition salée... Je n'aime pas le sel sur les pains au chocolat, c'est vraiment dégueu. J'ai bien pensé les faire chauffer sur la plaque, genre à la cocotte minute sans mettre d'eau... Mais mon petit doigt m'a soufflé d'arrêter mes âneries.
Alors j'ai démonté le four ! C'est fou le nombre de pièces qu'il y a dans un four ! Des vis, des écrous, des morceaux de ferraille dans tous les sens. Vous n'avez jamais essayé ? Même pas par curiosité ?
Boarf, peu importe en fait. Je regardais mon puzzle en essayant de détecter la pièce fautive, mais bof... Je me disais bien qu'il y avait deux/trois trucs bizarres, mais ça avait l'air voulu, quand même. Alors j'ai commencé à remonter le tout. Grosso modo ça tenait la route, et des fois ça suffit pour que ça remarche...

C'est quand j'ai rebranché que je me suis dit que j'avais dû faire une boulette, parce que je n'avais pas souvenir d'un éclair au démarrage, ni d'un grand boum !
Alors bon... L'artisan, ce n'était plus la peine, j'ai mangé mes croissants froids, et finalement ce n'était pas si mauvais que ça.
Jean-François.
***
« Fiat lux ! »[1]

Ainsi s’écria, paraît-il, un type nommé Dieu – ou bien l’un de ses employés : ange, saint, curé… Et bref, la lux fiata.

Mais chez moi ça ne « fiatait » pas des masses, vu que, depuis le début de la location de mon appartement, trois magnifiques spots incrustés dans le plafond me narguaient. Ça faisait dix-huit mois…
Bien que dûment alimentés en courant continu de bonne qualité, ces spots fonctionnaient sur trois modes alternatifs : lumière intense et blanche, de type « interrogatoire musclé » proscrit par Amnesty International ; suivie de clignotements ultra-rapides propices à causer une épilepsie à court terme. Puis, en toute simplicité : lumière noire.
L’artisan – devrais-je dire : l’artiste – qui avait fait les travaux fut contacté dix-huit fois pour mettre en état son installation défectueuse :
La première fois, après que je l’eus appelé sans faiblir chaque jour depuis le 27 juin, il vint pour voir. Il vit en effet que je ne voyais pas. Nous étions en novembre et la nuit était d’encre.
-         La 2e fois, il apporta des ampoules de rechange avec une heure de retard et travailla dans le noir…
-          La 3e fois, il changea les transfos.
-          La 4e fois, il intervertit les spots 1 et 3
-          La 5e fois, il interchangea 2 et 1
-          Et la 6e fois ?... Non, c’était juste pour voir si vous suiviez.
-          La 7e fois il oublia son escabeau (ces spots sont installés à 3m60 du sol), la 8e sa boîte à outils, la 9e, le rendez-vous.
-          De la 10e à la 16e fois, il fut à son grand regret « dans l’impossibilité totale, vraiment désolé et pourtant, j’ai tout fait pour arriver jusque chez vous mais là ça bloque à Andrézieux y a pas moyen… ».
-          La 17e fois il arriva à l’heure, avec outillage, escabeau, tout !!
Du haut de son piédestal, la tête dans le faux-plafond, il m’informa d’une voix assourdie par l’isolant qu’il avait compris la cause de la panne mais n’avait pas le matériel de rechange nécessaire pour y remédier.
La dix-huitième fois, il arriva avec escabeau, outillage, matos… Et à l’heure ! Prise d’une terreur sacrée, je tombai à genoux et le regardai remplacer chaque luminaire par un tout semblable mais « garanti cette fois impannable (sic) ». Il était beau.
Une blême lumière de scialytique d’institut médico-légal tombait maintenant sur ma table, où ma soupe du soir allait prendre des teintes étranges. N’importe : la lux fiatait à jet continu.
Victorieux mais modeste, l’électricien fila sans demander son reste. Trente minutes plus tard, les spots 1 et 3 claquèrent dans une détonation métallique. Le spot 2 vacilla, puis choisit une extinction timide, modeste mais certaine.
L’obscurité se fit, lux fuit.
Je vous raconterai la suite une prochaine fois.

Marie-Hélène.


[1] Fiat lux est une locution latine présente au début du texte latin de la Genèse. Il s'agirait de la première parole de Dieu, ordre donné lorsqu'il eut créé la lumière lors de la création du monde : « Fiat Lux ! » - en français : « que la lumière soit ! ».
La phrase complète est : Fiat lux, et lux fuit, « Que la lumière soit, et la lumière fut ». Cette formule sert aujourd'hui à évoquer un peu pompeusement une invention ou une découverte.
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