dimanche 17 septembre 2017

Atelier d’écriture du 26/06/2017 - 18h15

Animé par : Greg
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Décrire un ensemble de tableaux
1 – La leçon d’anatomie du docteur Tulp – Rembrandt
2 – La persistance de la mémoire – Salvador Dali
3 – Nuit étoilée – Vincent Van Gogh
4 – Le Fils de l’Homme – René Magritte
5 – Les joueurs de cartes – Paul Cézanne
6 – Portrait d’Adèle Bloch-Bauer – Gustav Klimt
7 – Les Noces de Cana – Véronèse
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4 – Le jeu de cache-cache
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, cet homme en costume cravate et chapeau melon est un joyeux luron. Il adore jouer à cache-cache. Mais comme il n’est pas très malin, il pense que dissimuler son visage derrière une pomme verte lui permet d’être invisible. Ou alors il a fait le pari de manger un fruit sans les mains. Le pauvre ! En plus, il va pleuvoir, comme l’indiquent les nuages à l’arrière-plan et ses petits camarades qui doivent certainement se moquer de lui, vont bientôt rentrer chez eux et le laisser en plan , avec sa pomme sur le visage, comme un énorme nez de clown d’une couleur inappropriée.
3 – La planète mystérieuse
C’était le printemps sur la planète Vango, à 18 années-lumière de la Terre, à droite après le premier pulsar. Les multiples soleils jaunes caracolaient dans le ciel bleu pour fêter l’arrivée de l’équinoxe. A l’avant-plan, on voit la fumée noire qui se dégageait de notre vaisseau spatial. On s’était écrasé une heure plus tôt tout près du village qu’on voit en arrière-plan. Selon le garagiste, c’était le joint de culasse qui avait lâché lors de la traversée du Trou Noir N° 7. La soirée s’est terminée dans un champ, à boire et à fumer des trucs interdits sur Terre. Mais la photo est authentique. Sans retouches, promis !
2- Canicule
Sans commentaires
6 – Pénélope portant une robe payée avec ses emplois fictifs.
On voit qu’elle a vraiment que ça à faire !
1 – Il y en a un qui s’est fait mal et la blessure est profonde. Les badauds regardent tandis que le secouriste tente de recoudre la plaie sur place. Âmes sensibles s’abstenir !
5 – Si vous regardez bien, celui de gauche est en train de tricher. Il a cinq as.
Le gars aux vêtements de marin, en face de lui, est en train de se demander s’il ne s’est pas fait avoir. Il regrette d’avoir accepté de jouer cette partie.
7 – Concert au RM
Au programme, des musiciens jouant d’instruments à cordes inconnus improvisent un bœuf. La mezzanine est surpeuplée. La bière a coulé à flots ce soir-là et très peu de personnes ont écouté.
Ou « Atelier d’écriture » (on n’a jamais été aussi nombreux). Celui qui fait les inducteurs a l’air de s’ennuyer. On accepte même l’écriture musicale.
Greg.
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Elle est pas belle, la vie, dans cette vie sans étoiles ? Elle est pas belle, la vie, dans cet océan de lumière ? Elle est pas belle, la vie ? Pas belle, la vie orageuse ? Fourmillante. Foisonnante. Et le vent qui pousse, pousse. Et les rires d’enfants qui éclaboussent.
Marinette fixe le ciel étoilé. Mille couleurs en une. Mille teintes. Mille soleils réunis en un seul. Elle caresse son petit ventre rebondi.
La campagne ouvre ses bras. Les ailes des montagnes découpent le ciel. Orageux. Nuageux. Scintillant. Comme l’avenir.
Georges revenait de la guerre le lendemain. Il lui avait écrit : « Ne t’inquiète pas, ma douce, ma belle, ma colombe. Ne t’inquiète pas. Les canons ont cessé de déchirer le ciel. La nuit est calme et tranquille. La vie est belle. Je reviens mon ange. Bientôt je serai de nouveau chez nous. Je t’aime. »
Marinette ne se lassait pas de lire et relire cette missive. Elle avait déposé les armes. Elle avait pleuré. Oh ! Pas beaucoup. Juste assez. Juste assez pour lui laisser de la place à nouveau dans sa vie, à son mari. À son cher et tendre.
Elle ne lui avait encore rien dit. Comment dire ça ? Et puis, cette lettre qui a donné à son ciel une pléthore d’étoiles.
Marinette huma l’air du soir. L’odeur de la lavande avait envahi l’espace. Il était onze heures du soir. Un ronronnement doux laissa une fine musique percer. Le train passa. Comme passait le train de ses souvenirs.
Hier. C’était hier déjà. Et la rose et la bague.
Hier. Une éternité. Trois ans.
Elle s’était perdue dans des rêves éperdus. Elle avait travaillé pour la première fois de sa vie et avec son premier salaire avait offert une blouse à sa mère. Pourquoi l’aurait-elle gardé pour elle seule ? Elle avait donné de la voix, à l’église. Tout ça. Tout ça. Et puis ce ciel étoilé. Cette nuit. Comme si le Bon Dieu avait voulu remplir d’espoir son sac déjà bien garni.
Tout ce temps perdu. Tout ce temps éperdu.
« Une étoile et ça veut dire qu’il m’aime… Deux étoiles pour une belle maison... Trois étoiles : je veux qu’il retrouve son travail. »
Marinette baissa la tête. Elle suivit le petit sentier qui serpentait jusqu’à leur baraque. À l’embranchement elle prit à droite.
Il était revenu il y a de cela six mois. Un court laps de temps pour se redire « je t’aime ».
Elle faillit trébucher à cause d’un ridicule caillou disposé au milieu du petit sentier sinueux. Elle échappa un léger cri. Perdu dans la nuit. Un tressautement.
Elle se raccrocha à la branche d’un pin majestueux.
Le pas hésitant, puis nonchalant. Bientôt le souffle court. Demain. Oui, demain, il saurait.
Catherine.
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