vendredi 10 février 2017

Atelier d’écriture du 29/08/2016

Animé par : ???

Le texte ci-dessous- a été fendu en deux.
Il ne reste que la moitié gauche de la première page du roman de Jean-René Huguenin, "La côte Sauvage".
Saurez-vous compléter la partie droite de ce texte, de telle sorte qu’il devienne cohérent et d’en écrire la suite ?

***

Il s’est approché dans le clair-obscur du soir naissant. L’instant d’après, il s’arrête à quelques pas, revient sur le chemin, se retourne ; il se glisse derrière un fourré. On ne voit que son visage dans l’ombre qui se détache au milieu des teintes bleues des fleurs. Il saisit son briquet et s’approche de l’arbre. La flamme vacille dans la brise légère. Anne sursaute en apercevant la lueur.

« Qui est là ? » demande-t-elle, hésitante, apeurée.

Immobile, le briquet à hauteur des premières branches de l’arbre, il fait un pas en direction du chemin lorsque sa sœur avance vers lui, la tête inclinée (ses cheveux détachés pendent le long de son buste), il sort du buisson et appelle, dans un souffle :

« Anne ! »

« Anne ! »

Le même appel, au même instant, a retenti plus fort en provenance de la maison. Elle n’entend que celui de son frère. Elle redresse son buste et penche en avant sa tête, comme si elle ne le reconnaissait pas. Puis elle s’élance dans ses bras et, sans parler, ils s’étreignent. Il hume l’odeur de ses cheveux, uniquement parfumés par de la fleur d’oranger.

« Tu as eu peur, dit-il, tenant sa main.

Un hibou s’envole, quelques grillons font entendre leur chant crissant, un écureuil passe de branche en branche mais ne touche pas le tronc de l’arbre au pied duquel ils se tiennent maintenant séparément.

« Comment es-tu venu si vite ?, demande-t-elle d’un ton mi-joyeux mi-inquiet.

« À vélo jusqu’au village, répond-il, et un ami m’a amené en voiture jusqu’ici.

« Anne !

Encore cet appel insistant provenant de la maison. Une tonalité masculine, autoritaire, dans la voix, ne supporte ni contradiction ni délai.

Anne ne se trouble pas cependant.

« File avant que tu ne sois repéré ! Tu ne peux pas rester là !, dit-elle.

« Je sais, je voulais juste de voir. Dis aux autres que je suis vivant, je passerai les voir dès que je pourrai.

« Anne !

Ils s’embrassent une dernière fois. Il se retourne. Son visage s’enfonce dans l’obscurité. La main d’Anne s’appuie sur la rugueuse écorce. Elle perçoit en bas, sur la route, le bruit d’une traction qui démarre en trombe.

« J’arrive, Antoine, j’arrive !

Elle se dépêche de rentrer. Il commence à faire frais. Elle frissonne.
Greg.

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