dimanche 20 décembre 2015

Atelier d'écriture du 14/12/2015 - 18h15

Animé par : Greg

Expliquez ou prouvez, par un discours pseudo-scientifique, à l'aide d'un conte, etc les affirmations fantaisistes suivantes (vous pouvez aussi en inventer !) :

Une fois sur 2 le soleil se lève à l'ouest

Le mercredi dure un quart d'heure de plus que les autres jours

Les arcs-en-ciel sont parfois carrés

La terre est plate et repose sur le dos d'une tortue

Certains arbres migrent en hiver.
***
Il était une fois dans un pays fort fort lointain, vivait un peuple reculé : les miniroupouloux. Ces êtres vivaient dans des cabanes juchées en haut des arbres en parfaite harmonie avec les fées, les lutins et autres esprits de la forêt enchantée d'Ygnacio. Ce peuple vénérait toutes les forces de la nature et fêtaient tous les mois, les jours où les arcs-en-ciel étaient carrés. En général, ils profitaient que le mercredi dure 15 minutes de plus que les autres jours pour organiser une cérémonie spéciale pour honorer l'arc-en-ciel carré. Toutes les potions et décoctions étaient les bienvenues pour faire de cette soirée une fête. Le chef du village profitait de ces moments de joie partagée pour raconter les contes et légendes de leurs ancêtres. Tous, petits et grands, écoutaient à grandes oreilles ouvertes, les phénomènes curieux que connurent leurs aïeux : lorsque le soleil s'était mis à se lever une fois sur deux à l'ouest ou bien encore quand la terre fut plate et qu'elle reposa sur le dos d'une tortue. Ces soirs-là, l'alcool coulait à flot, la musique résonnait dans les bois et parfois certains arbres migraient en hiver. La transe collective permettait à chacun de se lâcher et d'imaginer différents futurs possibles pour leur peuple en voie d'extinction faute de femelles en âge de procréer. Une malédiction frappait effectivement cette tribu. Les femmes n'arrivaient plus à mener leur gestation à terme. Les rares fois où elles mettaient bas, elles donnaient naissance à des êtres de sexe masculin. Les miniripouloux s'inquiétaient et interrogeaient les astres pour trouver une solution à leur dilemme. Ils envoyèrent une équipée fantastique à la conquête de territoires et surtout de femmes d'autres contrées pour répondre au renouvellement des générations. Mais en vain ...hélas. Ils n'étaient plus qu'une vingtaine d'individus vieillissants qui aimaient se raconter des histoires au coin du feu, guitare à la main, le barbe toujours prêt à entonner ces meilleurs chants, alcool à gogo du meilleur sommelier de la région, psychotropes en action. Ils profitaient encore et toujours de ces moments de fête, et de ces derniers instants qui leur restaient à vivre ensemble.

Hey non, ce conte ne se termine pas par "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" car c'est lassant comme fin, vous ne trouvez pas ?
Virginie
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"Une fois sur deux le soleil se lève à l'ouest"

 Depuis la nuit des temps, les hommes imaginent que le soleil, chaque jour, se lève à l'est. Quelle erreur ! En réalité, cela ne se produit qu'un jour sur deux.
 En effet, comme chacun sait, la terre est traversée de part en part par son axe, qu'on désigne en général par le nom d'axe de rotation. Pas la peine d'aller au pôle, qu'il soit nord ou sud, pour vous en servir de barre de pole dance, ce n'est qu'un axe virtuel. Qui n'existe pas, quoi.
 Or donc, cet axe est, comme chacun sait, accroché à l'étoile polaire, elle-même tenue par une ourse. Une petite ourse, histoire de situer la chose. Et comme c'est une petite ourse, elle joue. Entre autre à donner de grands coups dans cet axe, parce que pour elle il n'est pas virtuel, allez savoir pourquoi... Donc la terre a deux axes de rotation, sauf que le second, on ne le sent pas. Parce qu'il est virtuel aussi. Donc une fois sur deux la terre tourne à l'envers, dans un référentiel solaire bien entendu.
 Alors, normalement, ça devrait se voir... Mais en fait, ce qu'on ne sait pas (mais que je vais vous apprendre), c'est que la terre tourne une fois dans un sens, une fois dans l'autre. C'est dû à son noyau qui est si dense que sa surface se déforme à la manière d'un ressort qui se tend dans un sens et revient, oscillant avec une période quasiment immuable d'une journée terrestre. Ce qui nous va vraiment bien, Dieu a super bien fait les choses ! Ce d'autant plus que c'est la période de jeu de la petite ourse, bien que la grande lui ait souvent dit d'arrêter.
 Par conséquent, si vous avez suivi, la rotation donnée par la petite ourse inverse celle de la terre dans le référentiel solaire, elle-même inversée par l'effet ressort du noyau. Donc nous autre terriens n'y voyons que du feu, car les deux effets s'annulent !
 Et pourtant, une fois sur deux, l'axe de la terre étant inversé, le soleil se lève à l'ouest !
CQFD.
Jean-François
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Qui n'a jamais vu bouger des platanes le long des routes ?
S'ils se déplacent, ce n'est pas uniquement un effet d'optique provoqué par le déplacement de votre véhicule, bien sûr que non !
Une étude du docteur Théodore Arbrisseau, Diplômé en arbrologie de l'Université du Canada, a démontré qu'à chaque solstice d'hiver, les platanes de nos contrées se déplaçaient vers le sud d'une dizaine de centimètres et qu'à ce rythme, dans quelques années, ils auraient rejoint leurs congénères de la forêt équatoriale, bien plus touffus et bien plus nombreux et qu'ils pourraient les saluer d'un « Salut, vieille branche ! ».
Cependant, depuis le réchauffement climatique, une autre étude, réalisée par le professeur Aristide Dutronc, confrère du précédent, (mais rien à voir avec le chanteur), a également démontré que certaines essences, par exemple, les palmiers, se déplaçaient régulièrement vers le nord, où ils vont s'insérer dans la forêt nordique où les grands sapins grelottent (d'où l'expression : « Tu vas voir de quel bois je me chauffe »).
Tirant les conséquences de ces recherches scientifiques de haute volée, l'arbrophile Bernard Bourgeon, ancien pépiniériste repenti, a fondé, il y a quelques années, le MLAAP (Mouvement de Libération des Arbres, Arbustes et Autres Plantes) pour permettre à tous les végétaux de se mouvoir librement sur notre territoire.
Une horde de bons samaritains a donc déferlé sur nos parcs, parkings et autres routes nationales pour retirer toutes les barrières et grillages susceptibles d'enrayer cette migration formidable bien que très lente.
Depuis quelques mois, le mouvement s'est accéléré et s'avère même dangereux : on constate une recrudescence des cas de pauvres automobilistes n'ayant pas pu éviter les platanes traversant les routes. Certaines plantes se sont perdues sur des balcons, on a même découvert certains sapins en haut de montagnes qui semblaient inaccessibles.
Des brigades de bûcherons ont été mises sur pied pour tenter de les arrêter. Ce fut une boucherie, enfin plutôt une scierie. On a même tenté de monter des palissades en planches pour les effrayer, mais rien n'y fait. Cette évolution semble inéluctable. Les arbres nous quittent, ils en ont marre du béton, du bitume, des clôtures, de la ferraille. Si la force n'y fait rien, essayons donc de les retenir par la douceur. Un peu de terre fraîche, un air plus transparent, c'est tout de même pas la mer à boire.
Un arbre, c'est pourtant pas exigeant. Il suffit de le planter et il s'occupe du reste.
Allez, un petit effort, adoptez un arbre et expliquez-lui qu'on a besoin de sa verdure, de sa fraîcheur, de son tronc rugueux, de son ombre, de ses fruits parfois …
Faisons en sorte qu'ils prennent racine chez nous et ne nous abandonnent pas.
Greg.
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