mardi 12 avril 2016

Atelier d'écriture du 11/04/2016 - 18h15

Animé par : Sarah
Poèmes « évidés » de leur contenu hormis le premier et le dernier vers, et les mots qui commencent et terminent chaque ligne, qui sont de l’auteur.

Le jeu consiste à « remplir » le poème.

***

Vieux Jardins, de Jules Breton

Ça a commencé assez poétiquement, mais à la ligne 11 la veine poétique a pris un virage…





Qui n’aime ces jardins des humbles dont les haies

Sont autant de petits réservoirs pour les baies

Que nous offre, abondante, l’arrière-saison

nature soignée prolonge la maison

Qu’une génoise ceint, sous le toit, triple frise

Sous un ciel bleu et blanc, changeant, qu’averse irise

repos du rêveur, silence immémorial

Répandent leurs bienfaits comme un ancien cordial.

Jardinets très modestes, pré de quelques ares,

Mais abrités du temps et des destructions

Qu’on vous transmet, précieux, jeunes générations



Raptus (forte perturbation du champ de la conscience, pulsion puissante affectant brusquement le comportement et pouvant avoir des conséquences graves)



là, là… La la… Soudain, plus d’idées dans ma fouille !

Les rimes se défilent et mon cerveau gazouille

les mots lessivés, foutus, un peu tremblants

Viennent buter. Mon œil hélas bien trop presbyte

Voit à peine ce poème creux qui l’habite

D’un essai tout raté qui me donne sommeil,

Tout doucement sourire à leur dernier soleil ?

A une femme (potentiellement révoltée), de Victor Hugo



Enfant ! Si j’étais roi, je donnerais l’empire

Et mettrais les nantis de l’Europe à genoux

Et leur confisquerais jusqu’au dernier porphyre

Et si ça ne pouvait décidément suffire,

Pour faire la mesure, je vous donnerais, vous !



Si ce programme a chance d’être dit sur les ondes

Les dirigeants foutus, on décrète la loi

Et on liste illico des idées plus fécondes.



L’éternité, à nous ! NUIT DEBOUT ! Nouveaux mondes,

Pour un baiser de toi !



(Je sais, le dernier vers n’a rien à voir…)

Marie-Hélène.
***
Acronymes :

V.E.R.R.E
Vide Et Rempli Réversiblement pour Ébriété

T.A.B.L.E
Tente d'Abri pour Belles et Longues Efféminées

Poème évidé :

Qui n'aime ces jardins des humbles dont les haies
Sont hérissées d'épines et ponctuées de magnifiques baies
Que font éclore les chaleurs tièdes de l'arrière-saison ;
poussent de vivaces vignes derrière la maison,
Qu'une indicible force tord et frise
Sous les tonnelles, parfois, la rosée les irise ;
les années s'écoulent selon un rythme immémorial,
Répandent un parfum à la fois enivrant et cordial ;
coulent des ruisseaux qui de fraîcheur sont bien loin d'être avares ;
Jardinets descendant et longeant des terres cultivées s'étendant sur des ares ;
Mais l'homme est avide de destructions
Qu'on perpétue au fil des générations ;
l'on extrait, on creuse, on excave, on fouille,
Les insectes noircissent et plus aucun être à plume ne gazouille;
les chats sauvages, les renards, les lynx, tremblants
Viennent, accompagnant la loutre miséreuse et où la taupe presbyte
Voit à peine le chien de l'humain qui la maison habite.
D'un cycle à l'autre, ces êtres pourront-ils avant de sombrer dans leur hivernal sommeil,
Tout doucement sourire à leur dernier soleil ?
Greg.
***
Acronyme :

BIERE : Breuvage Intéressant, Elégant, Racé et Energétique

Poème évidé : à partir de Voici quinze ans déjà que nous pensons d'accord (Les heures d'après-midi) dmile Verhaeren.

Voici quinze ans déjà que nous pensons d'accord
Que nous passons des jours teintés de l'habitude,
Mégère sans plaisir que les colères rudes
Usent comme un mauvais vinaigre un peu trop fort.

Je te vois, là, le soir, quand le noir te découvre,
Tant abîmée en vain par si pauvre fierté :
Le jour t'aurait parée en gracile beauté,
Mais l'Éden de ton cœur même plus ne s'entrouvre.
Tu n'as plus qu'un enfer qui vient s'approfondir,
Et lorsque reviendra ta jeunesse nouvelle,
Les mâts de voiles nus, sur notre caravelle,
Notre nef de vie, armeront nos désirs.

C'est ainsi que l'esprit se nourrit de croyance,
A croire que partout se cache la bonté :
Nous cherchons sous la lune une faible clarté
D'une âpre colombine attifée de confiance.

Ta joie en deuil noircit, se meurt infiniment ;
De tes yeux de velours naissent des heures sombres,
Et plus jamais je crois ne sortiront de l'ombre,
Tous les rayons de l'aube en ton âme d'enfant.

Jean-François
***

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