Animé
par : Laurence
Un
personnage sort de chez lui avec son animal familier.
Il
fait le tour du pâté de maison, achète son journal (ou son pain),
donne la monnaie au mendiant du coin de la rue et rentre chez lui.
Développer
cette histoire en utilisant :
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des allitérations,
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un langage familier
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un langage soutenu
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un langage technique
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un langage poétique
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un langage enfantin
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un style fantastique
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une recette de cuisine
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ou autre…
***
Le
dix-huitième jour du dixième mois de l’An de Grâce Deux Mil et
Seize, Charles-Édouard s’extirpa de son domicile, accompagné de
son lévrier pure race, descendant direct des chiens de chasse de
Charlemagne, pour faire le tour des demeures du quartier de
Saint-Hippolyte et faire l’acquisition de la gazette quotidienne de
la localité. Ayant posé sur le comptoir, devant la souriante
buraliste, un billet d’une valeur de cinq cents euros, il dut
empocher une grande quantité de piécettes en guise de monnaie.
Sortant de la petite échoppe, il fut bien embarrassé de tout ce
métal gonflant et déformant les poches de son habit. Sur le chemin
de retour vers sa résidence, il fut importuné par un pauvre
malandrin désireux de recevoir de sa main quelques espèces
sonnantes et trébuchantes. Se souvenant des paroles touchantes du
curé de la paroisse concernant les mérites de la charité
chrétienne, il laissa tomber dans l’escarcelle du manant quelques
menues pièces ainsi qu’un billet dont il ne connaissait pas le
montant. Ainsi délesté, plus léger, il admonesta son compagnon
canin qui reniflait dans un bac à fleurs et cherchait lui aussi à
se délester, sur le trottoir, d’une monnaie légèrement plus…
malodorante. Il rentra dans son manoir, bien réconforté par l’odeur
du café chaud servi dans la salle à manger par le maître d’hôtel.
*
Par
un sombre soir d’hiver sans lune, l’étrange silhouette d’un
homme surgit de nulle part sur le trottoir. Il avait sur l’épaule
gauche une créature plus noire encore que le ciel nocturne : un
corbeau énorme qui croassait de temps à autre en déployant ses
ailes d’une envergure démesurée. L’homme marchait d’un pas
lourd. Son visage était masqué par le rebord d’un chapeau de
feutre et il portait un manteau très long. Parfois, à la lueur
blafarde d’un lampadaire, le col de ce manteau laissait
entr’apercevoir une partie de sa physionomie : une oreille au
teint pâle et des poils d’une barbe rousse. Il s’avança vers la
porte d’entrée d’une modeste boutique, hésita un instant, puis
la poussa. Elle émit un grincement sinistre et l’homme au corbeau
fut accueilli par une vieille dame ratatinée au regard mauvais. Il
émit un grognement sourd, un de ces grognements qu’on entend
parfois dans les bois… La vieille, qui ressemblait à une chouette
derrière ses lunettes qui lui mangeaient le visage, eut un hochement
de tête très lent, se déplaça difficilement et finit par poser
sur le comptoir un parchemin sur lequel on pouvait, lire, en lettres
gothiques : « Gazette de Transylvanie ». L’homme
fouilla dans une des poches de son manteau et en retira des écus en
bronze qui tintèrent sur le comptoir et que l’ancêtre fourra
illico dans son tiroir caisse. L’homme s’empara du journal et de
la monnaie puis entama le chemin du retour. Sur le trajet, il
rencontra un bossu plein de pustules qui lui tendait une main dévorée
par la lèpre. L’homme au corbeau sembla ému de cette détresse.
Sous le regard inquisiteur de son compagnon à l’obscur plumage, il
sortit, des tréfonds de sa poche, une piécette qu’il lança en
l’air et qui retomba dans la main du bossu qui gémit de
contentement et dont les yeux se mouillèrent de gratitude.
Le
corbeau croassa, la brume s’épaissit. L’homme dans l’obscurité
s’évanouit. Il n’y eut plus aucun bruit. Ainsi se déroula la
nuit.
Greg.
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