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par : ???
Le
texte ci-dessous- a été fendu en deux.
Il ne reste que la moitié
gauche de la première page du roman de Jean-René Huguenin, "La côte
Sauvage".
Saurez-vous compléter la partie droite de ce texte, de
telle sorte qu’il devienne cohérent et d’en écrire la suite ?
***
Il
s’est approché dans le clair-obscur du soir naissant. L’instant
d’après, il s’arrête à quelques pas, revient sur le chemin, se
retourne ; il se glisse derrière un fourré. On ne voit que son
visage dans l’ombre qui se détache au milieu des teintes bleues
des fleurs. Il saisit son briquet et s’approche de l’arbre. La
flamme vacille dans la brise légère. Anne sursaute en apercevant la
lueur.
« Qui
est là ? » demande-t-elle, hésitante, apeurée.
Immobile,
le briquet à hauteur des premières branches de l’arbre, il fait
un pas en direction du chemin lorsque sa sœur avance vers lui, la
tête inclinée (ses cheveux détachés pendent le long de son
buste), il sort du buisson et appelle, dans un souffle :
« Anne ! »
« Anne ! »
Le
même appel, au même instant, a retenti plus fort en provenance de
la maison. Elle n’entend que celui de son frère. Elle redresse son
buste et penche en avant sa tête, comme si elle ne le reconnaissait
pas. Puis elle s’élance dans ses bras et, sans parler, ils
s’étreignent. Il hume l’odeur de ses cheveux, uniquement
parfumés par de la fleur d’oranger.
« Tu
as eu peur, dit-il, tenant sa main.
Un
hibou s’envole, quelques grillons font entendre leur chant
crissant, un écureuil passe de branche en branche mais ne touche pas
le tronc de l’arbre au pied duquel ils se tiennent maintenant
séparément.
« Comment
es-tu venu si vite ?, demande-t-elle d’un ton mi-joyeux
mi-inquiet.
« À
vélo jusqu’au village, répond-il, et un ami m’a amené en
voiture jusqu’ici.
« Anne !
Encore
cet appel insistant provenant de la maison. Une tonalité masculine,
autoritaire, dans la voix, ne supporte ni contradiction ni délai.
Anne
ne se trouble pas cependant.
« File
avant que tu ne sois repéré ! Tu ne peux pas rester là !,
dit-elle.
« Je
sais, je voulais juste de voir. Dis aux autres que je suis vivant, je
passerai les voir dès que je pourrai.
« Anne !
Ils
s’embrassent une dernière fois. Il se retourne. Son visage
s’enfonce dans l’obscurité. La main d’Anne s’appuie sur la
rugueuse écorce. Elle perçoit en bas, sur la route, le bruit d’une
traction qui démarre en trombe.
« J’arrive,
Antoine, j’arrive !
Elle
se dépêche de rentrer. Il commence à faire frais. Elle frissonne.
Greg.
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