Animé par : Greg
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« La vie est un court exil » – Platon.
« En pays d’exil, même le printemps manque de charme. »
– Proverbe russe
« L’exil est une espèce de longue insomnie. » –
Victor Hugo
« L’exil avec la richesse, c’est une patrie. La pauvreté
chez soi, c’est un exil. » – Proverbe arabe
« La vie sans musique est tout simplement une erreur, une
fatigue, un exil. » – Friedrich Nietzsche
« L’exil de l’homme, c’est l’ignorance ; sa patrie
c’est la science. » – Honorius d’Autun (moine et
théologien chrétien du XIIe siècle)
« Les pires exils sont intérieurs. » – Anne Dandurand
(auteure canadienne contemporaine)
« Un exilé n’a plus d’amis, et ce malheur est bien plus
cruel que l’exil. » – Théognis de Mégare (poète grec du
VIe siècle av. J-C)
Racontez un périple réel ou imaginaire loin de votre pays et de
votre famille et décrivez votre nostalgie, vos espoirs, les
éventuels pays traversés, les personnes rencontrées, etc.
Vous pouvez vous inspirer des proverbes ou citations ci-dessus (en
les utilisant comme première phrase, par exemple).
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Lorsque j’arrive sur le port, l’odeur de varech me saute aux
narines. Le vent porte les mouettes haut dans le ciel. Une forêt de
mâts se balance au gré des vagues. J’entends des cris, des ordres
hurlés dans des langues dont la plupart me sont inconnues.
Des hommes, surchargés de sacs et d’amphores de toutes sortes
entrent et sortent des bateaux. L’ensemble dégage une image de
chaos, mais un chaos ordonné comme celui des fourmilières. Chacun a
son rôle, chacun a son poste. Mon sac de toile à la main, je
traverse la foule en constant mouvement sur les docks. Des gars
musclés me bousculent. Je suis complètement perdu dans cette masse
grouillante. Des moutons qu’on pousse à fond de cale bêlent
plaintivement. Des poules caquettent dans leurs cages, affolées,
perdant des plumes à chaque battement d’ailes. Un type barbu
semble attendre, le coude appuyé sur une jarre de terre cuite. C’est
le seul individu dans cette foule qui semble immobile. J’en
profite. Je lui demande où est le navire du capitaine Theognis. Il
me regarde d’un œil morne et sans un mot, sans même se redresser,
il tourne la tête en direction du navire derrière lui. Il est plus
petit que les autres et me semble bien mal en point.
« C’est toi, Homère de Chios ? me demande le barbu.
« Oui, je lui réponds en posant mon sac.
« Je suis le capitaine Theognis, prêt à embarquer, jeune
homme ?
Il me fait signe de monter à bord. Je reprends mon maigre bagage et
m’engage sur la passerelle. Il embarque derrière moi et hurle des
ordres en grec.
« Levez la passerelle ! »
« Larguez les amarres ! »
Le navire craque. J’ai l’impression qu’il va s’éparpiller au
moindre coup de vent. Une fois sorti du port, les voiles sont
déployées et mon voyage commence. Le capitaine ordonne à un
matelot de me montrer mes quartiers. Celui-ci me fait descendre à la
cale. j’ai droit à un hamac tendu entre des jarres d’olives et
des amphores de vin. Ça sent fort la saumure et la vinasse en même
temps. Je pose mon baluchon sur le hamac et remonte sur le pont. Le
vent est favorable mais un peu fort. Le mal de mer commence à faire
remonter le repas, pourtant frugal, que j’ai pris à l’aube,
juste avant de partir. Nous sommes plusieurs passagers comme moi.
J’ai pu payer le voyage à l’avance, donc je n’ai pas besoin de
travailler à bord. Mais d’autres, moins fortunés, doivent
nettoyer le pont, participer aux manœuvres et faire la tambouille
pour payer leur traversée. Le bois de la coque craque de plus en
plus et, en me penchant, je m’aperçois que plusieurs planches sont
disjointes. Au fil des nuits, enfin des quelques heures passées à
fond de cale à tenter de fermer l’œil, je vois bien que l’eau
s’infiltre et alourdit le bateau.
Au loin des nuages annoncent qu’une tempête arrive de l’ouest.
Le bateau s’agite dans tous les sens. À chaque creux, j’ai
l’impression que la mer va nous engloutir si Poséidon ne vient pas
à notre secours.
Nous nous agrippons tous à tout ce qui peut nous empêcher de passer
par-dessus bord : le mât, le bastingage, des cordes, etc. Des
paquets de mer déferlent sur le pont, emportent des malheureux dont
le hurlement se perd dans le fracas des vagues gigantesques. Une
vague projette ma tête contre le mât et je sombre dans l’obscurité.
Le goût et la froideur de l’eau salée me réveillent puis je
m’enfonce dans la noirceur liquide et m’évanouis à nouveau.
Lorsque je reprends connaissance, la joue enfouie dans du sable, une toux irrépressible me fait cracher de l’eau, mes poumons me font horriblement mal. Je tourne la tête vers le ciel. Mes yeux sont agressés par la lumière crue d’un soleil à son zénith. Des planches sont amenées par de douces vaguelettes sur ce rivage inconnu. Je me sens faible et désespéré, mais étrangement libre, entièrement libre, pour la première fois de ma vie. Mon voyage ne fait que commencer, me dis-je en me relevant.
Lorsque je reprends connaissance, la joue enfouie dans du sable, une toux irrépressible me fait cracher de l’eau, mes poumons me font horriblement mal. Je tourne la tête vers le ciel. Mes yeux sont agressés par la lumière crue d’un soleil à son zénith. Des planches sont amenées par de douces vaguelettes sur ce rivage inconnu. Je me sens faible et désespéré, mais étrangement libre, entièrement libre, pour la première fois de ma vie. Mon voyage ne fait que commencer, me dis-je en me relevant.
Greg.
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