jeudi 10 septembre 2015

Poèmes par Jérôme Tessier



Le 14 août 2015



Dans le fauteuil d'Eulalie

Il pousse en moi des champignons vénéneux.
Je veux pourtant me rapprocher de Dieu.
Qu'il me pardonne mes actes irrépressibles,
mes dangers intérieurs et très vieux,
la maladie, mes démons et douces tentations.
Il faudra repeindre le confessionnal en jaune me dit le prêtre.
De la couleur des rayons du soleil. Celle qui brûle comme une piqûre d'abeille dans les jardins du monastère.
***
Le 15 août 2015

Il t'a fait ça

Il t'a fait ça
Et tu ne savais pas
Ton innocence était là
Comme une grappe de lilas

Il t'a fait ça
Et tu as tant souffert
Dans le silence de cet enfer
Ce fut le monde à l'envers

Il t'a fait ça
Et quand je l'ai appris
J'ai tant pleuré
Que je n'ai pas dormi

Il t'a fait ça
Mais tu t'en sortiras
Car les éclats du cœur
Te conduiront vers le bonheur

Il t'a fait ça
Et tu renais déjà
Au jour le jour au pas le pas
Car la force est en toi

Il t'a fait ça
Mes yeux n'ont pas changé
Ils viennent te soulager
Et mon grand Amour est pour toi
***

Le 16 août 2015

Je me brûle
Et me consume,
Je suis un feu
Et puis les braises;
Soufflez sur moi,
Clochards de l'Amour.
Car je ne veux pas mourir;
Pour vous donner chaud;
L'hiver.
***
Printemps 1998

En te sauvant
Tu m'as sauvé.

Mais tu ne le savais pas.
Et je ne le savais pas.

L'Amour m'a inondé
Le Cœur ;
Quand j'ai affronté
Ma Peur ;

Quand j'ai accepté
De mourir à cette ancienne vie ;
A l'amour finissant.

L'Amour m'a inondé
Et j'ai ressuscité ;
Et j'ai voulu le nommer :

Dieu.

Et puis je t'ai aimée...
***
A Lise

J'ai posé un crâne en os blanc
sur ma table

Tout doucement

Pour me souvenir que je suis
périssable

Paisiblement

Ce geste sacré
me rend vivant

Cosmiquement

Et le sablier du temps
s'est immobilisé

Très lentement

Dans son écrin d'Eternité.
***
A Erik



Pourquoi écrire ?


Pour exister
Et confier à mots couverts
Ou très crus
L'Esprit.
Pour dire mon drame existentiel,
Mes joies et mes peines,
La lumière,
La beauté et le récit de ma vie.
Pour aller vers l'inconnu
Et pour me mettre à nu.
Pour accéder aux visions,
Sans permission.
Pour honorer le Don,
Couleur de papillon.
Pour traverser le miroir.
Et pour un jour lâcher prise
Dans l'église.
Et pleurer ma souffrance.
Et vivre la Purification.
Et puis écrire à nouveau.
***

Le 25 août 2015

J'ai peur
De la page blanche.
Douleur
De ne pouvoir écrire.
Debout
En face du vide.
Vertige
Devant le précipice.
Hier, sommeil brutal,
Oubli des rêves.
Absence
De la Lumière.
Appel
Du Souvenir.
Bientôt je vais sortir
Du souterrain de la souffrance.
Grande espérance
D'enfin pouvoir me dire.
***

Dans le TGV vers Nantes

Ils ont frappé
Cogné
Tapé
Leur petit camarade.
Avec les poings
Avec les pieds.
Et l'enfant
N'a jamais rien dit.
(Plus tard, il verra des psy)
Un souffre-douleur
Ne dit jamais rien.
Il crie seulement
Dans le silence
De la cour de récréation
Ses blessures
Sans ponctuation.
Il encaisse les coups
Des petits durs
Inconscients.
Et le soir,
Dans le noir,
Il sentira ses bleus.
Il n'aura pas mal,
Car il ment.
Un souffre-douleur
Ça se cache et ça ment.
Un jour, il prendra
Sa revanche.
Il n'est jamais trop tard
Pour faire rire les enfants.
***
A la Bernerie-en-Retz le 27 août 2015



"Préliminaires"

L'odeur forte de la mer
Et le souffle du vent
Fouettent mon visage

Les premiers rayons du soleil
S'amusent avec les enfants
Sur la plage

Le parfum de la vieille maison
Avec vue sur la mer côté jardin
Éveillent des souvenirs de mon jeune âge

Promenade sous la pluie l'après-midi
Rincés, trempés, lavés,
Et le soir dîner de cousinage

Une nuit, un matin,
J'écoute Iggy Pop au casque
Et ses Feuilles mortes
M'embarquent au large
***

Le 1er septembre 2015

La page blanche est un combat
Que je dois livrer pour écrire
Quand l'inspiration ne vient pas.

Il me vaut mieux alors me taire
Et souffrir en silence
A cause des mots qui ne veulent pas sortir. 

Encore les garder à l'intérieur de moi...

Et prier Dieu qu'Il libère,
Enfin,
Les cris qui restent en moi.
***

A Marianne,

serveuse à la Java bleue

Naître,
Vivre,
Mourir.
Les forsythias fleurissent au printemps.
Pâques.
Tournent les saisons.
Virent mes tourments
Sensibles et douloureux
Jusqu'au mur du cimetière
Où court le lierre
Sur la tombe de mon père.
Renaître à la Vie.
***
Le 6 septembre 2015

Quand les mots
Ne viennent pas
Mieux vaut écouter
De la musique à la radio
Et boire un petit café

Quand les mots
Ne viennent pas
Mieux vaut contempler
Le regard d'un enfant
Et les arbres du jardin

Quand les mots
Ne viennent pas
Mieux vaut passer
Un petit coup de téléphone
Et apaiser son chagrin

Quand les mots
Ne viennent pas
Mieux vaut laisser
La page blanche
A sa belle virginité
***

Le 8 septembre 2015

Comme brille la neige au soleil
Ma page blanche m'émerveille
Je voudrais tant chanter la vie
Mais elle se cache sous le tapis

Ma page blanche se soustrait
Aux caprices de mon stylo
J'ai des idées mais je m'en vais
Dans les nuages avec mes mots

Tant pis !
Pour aujourd'hui,
Un petit cawa
Suffira...

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