Le 14 août 2015
Dans le fauteuil
d'Eulalie
Il pousse en moi des
champignons vénéneux.
Je veux pourtant me
rapprocher de Dieu.
Qu'il me pardonne mes
actes irrépressibles,
mes dangers intérieurs
et très vieux,
la maladie, mes démons
et douces tentations.
Il faudra repeindre le
confessionnal en jaune me dit le prêtre.
De la couleur des rayons
du soleil. Celle qui brûle comme une piqûre d'abeille dans les jardins du
monastère.
***
Le 15 août 2015
Il t'a fait ça
Il t'a fait ça
Il t'a fait ça
Et tu ne savais pas
Ton innocence était là
Comme une grappe de
lilas
Il t'a fait ça
Et tu as tant souffert
Dans le silence de cet
enfer
Ce fut le monde à
l'envers
Il t'a fait ça
Et quand je l'ai appris
J'ai tant pleuré
Que je n'ai pas dormi
Il t'a fait ça
Mais tu t'en sortiras
Car les éclats du cœur
Te conduiront vers le
bonheur
Il t'a fait ça
Et tu renais déjà
Au jour le jour au pas
le pas
Car la force est en toi
Il t'a fait ça
Mes yeux n'ont pas
changé
Ils viennent te soulager
Et mon grand Amour est
pour toi
***
Le 16 août 2015
Je me brûle
Et me consume,
Je suis un feu
Et puis les braises;
Soufflez sur moi,
Clochards de l'Amour.
Car je ne veux pas
mourir;
Pour vous donner chaud;
L'hiver.
***
Printemps 1998
En te sauvant
Tu m'as sauvé.
Mais tu ne le savais
pas.
Et je ne le savais pas.
L'Amour m'a inondé
Le Cœur ;
Quand j'ai affronté
Ma Peur ;
Quand j'ai accepté
De mourir à cette
ancienne vie ;
A l'amour finissant.
L'Amour m'a inondé
Et j'ai ressuscité ;
Et j'ai voulu le nommer
:
Dieu.
Et puis je t'ai aimée...
***
A Lise
J'ai posé un crâne en os
blanc
sur ma table
Tout doucement
Pour me souvenir que je
suis
périssable
Paisiblement
Ce geste sacré
me rend vivant
Cosmiquement
Et le sablier du temps
s'est immobilisé
Très lentement
Dans son écrin
d'Eternité.
***
A Erik
Pourquoi écrire ?
Pour exister
Et confier à mots
couverts
Ou très crus
L'Esprit.
Pour dire mon drame
existentiel,
Mes joies et mes peines,
La lumière,
La beauté et le récit de
ma vie.
Pour aller vers
l'inconnu
Et pour me mettre à nu.
Pour accéder aux
visions,
Sans permission.
Pour honorer le Don,
Couleur de papillon.
Pour traverser le
miroir.
Et pour un jour lâcher
prise
Dans l'église.
Et pleurer ma
souffrance.
Et vivre la
Purification.
Et puis écrire à
nouveau.
***
Le 25 août 2015
J'ai peur
De la page blanche.
Douleur
De ne pouvoir écrire.
Debout
En face du vide.
Vertige
Devant le précipice.
Hier, sommeil brutal,
Oubli des rêves.
Absence
De la Lumière.
Appel
Du Souvenir.
Bientôt je vais sortir
Du souterrain de la
souffrance.
Grande espérance
D'enfin pouvoir me dire.
***
Dans le TGV vers Nantes
Ils ont frappé
Cogné
Tapé
Leur petit camarade.
Avec les poings
Avec les pieds.
Et l'enfant
N'a jamais rien dit.
(Plus tard, il verra des
psy)
Un souffre-douleur
Ne dit jamais rien.
Il crie seulement
Dans le silence
De la cour de récréation
Ses blessures
Sans ponctuation.
Il encaisse les coups
Des petits durs
Inconscients.
Et le soir,
Dans le noir,
Il sentira ses bleus.
Il n'aura pas mal,
Car il ment.
Un souffre-douleur
Ça se cache et ça ment.
Un jour, il prendra
Sa revanche.
Il n'est jamais trop
tard
Pour faire rire les
enfants.
***
A la Bernerie-en-Retz le
27 août 2015
"Préliminaires"
L'odeur forte de la mer
Et le souffle du vent
Fouettent mon visage
Les premiers rayons du
soleil
S'amusent avec les
enfants
Sur la plage
Le parfum de la vieille
maison
Avec vue sur la mer côté
jardin
Éveillent des souvenirs
de mon jeune âge
Promenade sous la pluie
l'après-midi
Rincés, trempés, lavés,
Et le soir dîner de
cousinage
Une nuit, un matin,
J'écoute Iggy Pop au
casque
Et ses Feuilles mortes
M'embarquent au large
***
Le 1er septembre 2015
La page blanche est un
combat
Que je dois livrer pour
écrire
Quand l'inspiration ne
vient pas.
Il me vaut mieux alors
me taire
Et souffrir en silence
A cause des mots qui ne
veulent pas sortir.
Encore les garder à l'intérieur
de moi...
Et prier Dieu qu'Il
libère,
Enfin,
Les cris qui restent en
moi.
***
A Marianne,
serveuse à la Java bleue
Naître,
Vivre,
Mourir.
Les forsythias
fleurissent au printemps.
Pâques.
Tournent les saisons.
Virent mes tourments
Sensibles et douloureux
Jusqu'au mur du
cimetière
Où court le lierre
Sur la tombe de mon
père.
Renaître à la Vie.
***
Le 6 septembre 2015
Quand les mots
Ne viennent pas
Mieux vaut écouter
De la musique à la radio
Et boire un petit café
Quand les mots
Ne viennent pas
Mieux vaut contempler
Le regard d'un enfant
Et les arbres du jardin
Quand les mots
Ne viennent pas
Mieux vaut passer
Un petit coup de
téléphone
Et apaiser son chagrin
Quand les mots
Ne viennent pas
Mieux vaut laisser
La page blanche
A sa belle virginité
***
Le 8 septembre 2015
Comme brille la neige au
soleil
Ma page blanche
m'émerveille
Je voudrais tant chanter
la vie
Mais elle se cache sous
le tapis
Ma page blanche se soustrait
Aux caprices de mon
stylo
J'ai des idées mais je
m'en vais
Dans les nuages avec mes
mots
Tant pis !
Pour aujourd'hui,
Un petit cawa
Suffira...
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