Animé par : Henri.
Il s'agit d'écrire un texte dans lequel un animal des fables de La Fontaine (tiré au hasard dune enveloppe) rencontre un super héros (dont le nom est tiré de même.)
Il s'agit d'écrire un texte dans lequel un animal des fables de La Fontaine (tiré au hasard dune enveloppe) rencontre un super héros (dont le nom est tiré de même.)
***
Une cigogne à Gotham
Dans Gotham embrumé on n'entend pas un son.
La ville sombre s'endort sous les voiles de la nuit.
Rien ne bruit.
Rien ? Si !
Des pas résonnent sur le bitume amer,
Tapements réguliers que le silence avale
à mesure qu'ils traversent cet espace en dédale.
Entre les îlots de lumière
Tombés des réverbères
L'asphalte est une mer.
Perdues dans le silence noir,
Trois ombres passent sur l'avenue solitaire,
Trois ombres, silhouettes précaires,
Avançant pas à pas.
À gauche la maman, à droite le papa.
Au centre le jeune Bruce peine.
Il donne la main : ses parents le traînent,
Ou presque. Il est fatigué :
C'est bien, le ciné,
Mais la séance était tardive
Et cette histoire de détective,
Selon Bruce, c'était presque un navet.
Ses parents le soutiennent entre les immeubles muets.
Délaissant l'avenue, ils prennent à droite :
La venelle est obscure. La peur vient, les mains se font moites
À travers les gants chics. Il se hâtent,
vite, avant que ça se gâte !
La petite famille Wayne
Sent déjà sa déveine...
Ils n'auraient jamais dû s'aventurer ainsi, seuls dans le ventre torpide
Des quartiers sordides.
Papa et maman regrettent,
Ils ont peur ;
Ils ont été très bêtes,
Se disent-ils en leur for intérieur.
Mais c'est trop tard.
Les voilà tels des poules devant le renard
Quand un homme habillé tout en gris
Surgit.
À son poing une arme luit...
« Aboule le fric, Pèpère ! »
Sans un mot papa Wayne s'exécute.
Il tend le portefeuille au voleur solitaire.
Mais ça ne suffit pas à cette brute,
Qui s'écrit : « Et toi Poulette, file le collier ! »
Il tire et voilà le fil cassé.
Les perles roulent à terre et sautillent, brillantes sur le bitume mouillé.
Elles glissent dans la rigole qui s'ouvre sur un trou
Puis disparaissent une à une, avalées par l'égout.
Tout s'arrête. Pas un bruit. Rien ne luit.
Ah si ! Un rayon de lune pâle tombant sur le canon levé
En fait briller l'acier.
« Pan » entend-on.
« C'est pour toi papa, t'es trop con ! »
Papa Wayne s'effondre...
Mais déjà un autre coup de feu gronde :
« Et celle-là pour toi, greluche, t'es trop cruche ! »
Et l'homme s'enfuit
Au fin fond de la nuit.
Bruce hurle entre les corps à terre
Dont le sang s'échappe en flot. Misère !
L'enfant est seul entre les deux morts.
Il crie si fort
Du fond de la ruelle
Qu'on l'entend jusque dans le ciel.
Par hasard une blanche cigogne passait par là,
Se hâtant, fort en retard sur ses collègues ailées
Déjà presque en Afrique,
De l'autre côté de l'Atlantique,
Chacune transportant un enfançon
Dans une large corbeille ou un gros baluchon.
Ces oiseaux sont ainsi faits qu'ils aiment les enfants.
Or, de notre cigogne le panier est vacant.
C'est pour elle un manque, un vide, une anomalie,
Pourtant depuis longtemps elle cherche un petit.
« En voilà un ! » s'écrie l'animal volant,
Alerté par les cris.
« Je vais le sauver ! »
Elle fonce, et de son bec si long
Elle saisit Bruce par son pantalon.
« Tu seras bientôt chez toi,
P'tit gars ! »
Les cigognes, ça a le sens de l'orientation.
Quand la police arrive Bruce est déjà parti,
Rendu chez lui,
Dans sa maison.
Et désormais c'est la cigogne et le brave Alfred qui prennent soin de lui.
Alfred fera cuisine et vaisselle,
La cigogne enseignera à Bruce l'art des ailes.
Moralité : du destin nous ne savons rien.
Sarah PIERRE-LOUIS.
***
La mouche et le Dr Jekyll.
Le Docteur Jekyll dans son
laboratoire perché
Tenait dans sa main une
cornue
La mixture dans le récipient
bouillait lentement
Une fumée s'échappait du
chimique bocal
Et dégageait une fétide
odeur d'étron
Une mouche, voletant par là,
fut par la fragrance alléchée
Elle tenta plusieurs fois
d'atteindre ce liquide qui lui faisait tant envie
Vol en piqué, acrobaties,
rien n'y fit
Épuisée, se posant sur la
paillasse, elle attira donc l'attention du Dr Jekyll et lui tint ce
court mais éloquent discours :
« Hé, Monsieur du
Labo, que vous me semblez beau
Et sans mentir, si le contenu
de votre bouilloire
Est aussi bon que son odeur
est flatteuse, vous êtes
Le Phoenix des chimistes de
ce pays ! »
A ces mots, le brave docteur
ne se sentit plus.
Il laissa couler un peu du
breuvage acide sur le sol.
La mouche s'empressa
d'aspirer le liquide nauséabond si onctueux.
Elle se transforma alors en
un agressif insecte de l'espèce nommée frelon
Et attaqua le sympathique
docteur qui lâcha la cornue et tout le dangereux produit s'infiltra
dans le parquet.
Ainsi prit fin cette aventure
et le Dr Jekyll ne sut jamais en quelle créature monstrueuse il eût
été transformé s'il eût bu le douloureux nectar.
Mais cela ne l'empêcha pas
de recommencer le lendemain après s'être débarrassé de
l'importun.
Moralité : avant de
prendre la mouche, réfléchissez bien, Mr Hyde n'est peut-être pas
très loin.
Greg.
***
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