Animé par : Sarah
Poèmes « évidés » de leur contenu
hormis le premier et le dernier vers, et les mots qui commencent et
terminent chaque ligne, qui sont de l’auteur.
Le jeu consiste à
« remplir » le poème.
***
Vieux Jardins, de
Jules Breton
Ça a commencé
assez poétiquement, mais à la ligne 11 la veine poétique a pris un
virage…
Qui n’aime
ces jardins des humbles dont les haies
Sont autant
de petits réservoirs pour les baies
Que nous
offre, abondante, l’arrière-saison
Où nature
soignée prolonge la maison
Qu’une
génoise ceint, sous le toit, triple frise
Sous un ciel
bleu et blanc, changeant, qu’averse irise
Où repos du
rêveur, silence immémorial
Répandent
leurs bienfaits comme un ancien cordial.
Jardinets
très modestes, pré de quelques ares,
Mais abrités
du temps et des destructions
Qu’on vous
transmet, précieux, jeunes générations…
Raptus (forte
perturbation du champ de la conscience, pulsion puissante affectant
brusquement le comportement et pouvant avoir des conséquences graves)
Où là, là…
La la… Soudain, plus d’idées dans ma fouille !
Les rimes se
défilent et mon cerveau gazouille
Où les mots
lessivés, foutus, un peu tremblants
Viennent
buter. Mon œil hélas bien trop presbyte
Voit à peine
ce poème creux qui l’habite
D’un essai
tout raté qui me donne sommeil,
Tout doucement
sourire à leur dernier soleil ?
A une femme
(potentiellement révoltée), de Victor Hugo
Enfant ! Si
j’étais roi, je donnerais l’empire
Et mettrais
les nantis de l’Europe à genoux
Et leur
confisquerais jusqu’au dernier porphyre
Et si ça ne
pouvait décidément suffire,
Pour faire la
mesure, je vous donnerais, vous !
Si ce
programme a chance d’être dit sur les ondes
Les dirigeants
foutus, on décrète la loi
Et on liste
illico des idées plus fécondes.
L’éternité,
à nous ! NUIT DEBOUT ! Nouveaux mondes,
Pour un baiser de
toi !
(Je sais, le
dernier vers n’a rien à voir…)
Marie-Hélène.
***
Acronymes :
V.E.R.R.E
Vide
Et Rempli Réversiblement pour Ébriété
T.A.B.L.E
Tente
d'Abri pour Belles et Longues Efféminées
Poème évidé :
Qui n'aime ces jardins des
humbles dont les haies
Sont hérissées
d'épines et ponctuées de magnifiques baies
Que font éclore les
chaleurs tièdes de l'arrière-saison ;
Où poussent de
vivaces vignes derrière la maison,
Qu'une indicible force
tord et frise
Sous les tonnelles,
parfois, la rosée les irise ;
Où les années
s'écoulent selon un rythme immémorial,
Répandent un parfum à
la fois enivrant et cordial ;
Où coulent des
ruisseaux qui de fraîcheur sont bien loin d'être avares ;
Jardinets descendant
et longeant des terres cultivées s'étendant sur des ares ;
Mais l'homme est avide
de destructions
Qu'on perpétue au fil
des générations ;
Où l'on extrait, on
creuse, on excave, on fouille,
Les insectes
noircissent et plus aucun être à plume ne gazouille;
Où les chats
sauvages, les renards, les lynx, tremblants
Viennent, accompagnant
la loutre miséreuse et où la taupe presbyte
Voit à peine le chien
de l'humain qui la maison habite.
D'un cycle à l'autre,
ces êtres pourront-ils avant de sombrer dans leur hivernal sommeil,
Tout doucement sourire à
leur dernier soleil ?
Greg.
***
Acronyme :
BIERE : Breuvage Intéressant, Elégant, Racé et Energétique
Poème évidé : à partir de Voici quinze ans déjà que nous pensons d'accord (Les heures d'après-midi) d'Émile Verhaeren.
Voici quinze ans déjà que nous pensons d'accord
Que nous passons des jours teintés de l'habitude,
Mégère sans plaisir que les colères rudes
Usent comme un mauvais vinaigre un peu trop fort.
Je te vois, là, le soir, quand le noir te découvre,
Tant abîmée en vain par si pauvre fierté :
Le jour t'aurait parée en gracile beauté,
Mais l'Éden de ton cœur même plus ne s'entrouvre.
Tu n'as plus qu'un enfer qui vient s'approfondir,
Et lorsque reviendra ta jeunesse nouvelle,
Les mâts de voiles nus, sur notre caravelle,
Notre nef de vie, armeront nos désirs.
C'est ainsi que l'esprit se nourrit de croyance,
A croire que partout se cache la bonté :
Nous cherchons sous la lune une faible clarté
D'une âpre colombine attifée de confiance.
Ta joie en deuil noircit, se meurt infiniment ;
De tes yeux de velours naissent des heures sombres,
Et plus jamais je crois ne sortiront de l'ombre,
Tous les rayons de l'aube en ton âme d'enfant.
Poème évidé : à partir de Voici quinze ans déjà que nous pensons d'accord (Les heures d'après-midi) d'Émile Verhaeren.
Voici quinze ans déjà que nous pensons d'accord
Que nous passons des jours teintés de l'habitude,
Mégère sans plaisir que les colères rudes
Usent comme un mauvais vinaigre un peu trop fort.
Je te vois, là, le soir, quand le noir te découvre,
Tant abîmée en vain par si pauvre fierté :
Le jour t'aurait parée en gracile beauté,
Mais l'Éden de ton cœur même plus ne s'entrouvre.
Tu n'as plus qu'un enfer qui vient s'approfondir,
Et lorsque reviendra ta jeunesse nouvelle,
Les mâts de voiles nus, sur notre caravelle,
Notre nef de vie, armeront nos désirs.
C'est ainsi que l'esprit se nourrit de croyance,
A croire que partout se cache la bonté :
Nous cherchons sous la lune une faible clarté
D'une âpre colombine attifée de confiance.
Ta joie en deuil noircit, se meurt infiniment ;
De tes yeux de velours naissent des heures sombres,
Et plus jamais je crois ne sortiront de l'ombre,
Tous les rayons de l'aube en ton âme d'enfant.
Jean-François
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